Parité : "Je ne comprends pas comment Elisabeth Borne a pu accepter une telle régression", déplore l’ancienne ministre Laurence Rossignol
L'ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, voit dans la composition du nouveau gouvernement, remanié lundi, un recul "inquiétant" et "surprenant".
"Je ne comprends pas comment Elisabeth Borne a pu accepter une telle régression", s'étonne sur franceinfo mardi 5 juillet, l'ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol après le remaniement ministériel qui voit le nombre de femmes ministres de plein exercice réduit à cinq contre onze hommes. "Emmanuel Macron fait un recul qui est inquiétant", "surprenant", ajoute la sénatrice PS de l’Oise.
Ni la parité générale au gouvernement, ni la présence d'une Première ministre ne rassure la vice-présidente du Sénat : "Ce n'est pas parce qu'on a une femme Première ministre que cela justifie que les femmes régressent dans les postes de responsabilités", déplore-t-elle.
"Je n'ai jamais entendu qui que ce soit expliquer que comme on avait un homme Premier ministre, on allait avoir 70% de femmes au conseil des ministres pour compenser."
Laurence Rossignolà franceinfo
Laurence Rossignol voit dans cette "régression" des "problèmes de ressources humaines" : "Je crois qu'ils ont eu beaucoup de mal à faire leur gouvernement", suggère l'ancienne ministre pour qui ceci explique que "Le Maire et Darmanin voient leur portefeuille élargi et donc prennent du poids". Le premier hérite de la Souveraineté industrielle et numérique en plus de l'Économie et des Finances, tandis que le second obtient l'Outre-mer en plus de l'Intérieur. "Même s'il y a une femme Première ministre, cela ne suffit pas à me rassurer" ajoute-t-elle.
Augmenter le Smic et constitutionnaliser l'IVG
La constitutionnalisation du droit à l'interruption volontaire de grossesse, serait au contraire, un signal positif, pour la sénatrice, porteuse d'une proposition de loi en ce sens. Elle estime important que "le gouvernement reprenne à son compte ces propositions et dépose un projet de loi", afin de simplifier la procédure : "Ça nous évite de passer par le référendum."
Elle réclame également une augmentation du Smic "à 1 500 euros" qui serait un pas vers l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, puisque 59% des personnes payées au Smic sont des femmes. "Pour faire avancer la condition sociale des femmes, il faut augmenter les salaires des femmes, donc augmenter le Smic", explique Laurence Rossignol. "Il faut augmenter le salaire des femmes" et donc du Smic, alors si Elisabeth Borne évoque cela dans son discours de politique générale ce mercredi, alors "sa présence" en tant que Premier ministre "a un sens pour toutes les femmes".
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