"Ça va mal se terminer", "insupportable mépris", "il doit partir"... Les réactions politiques après l'allocution d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a assuré lors d'une allocution aux Français jeudi 5 décembre, qu'il nommerait un nouveau Premier ministre "dans les prochains jours", après la démission de Michel Barnier. Il a également déclaré qu'il assurerait son mandat "pleinement, jusqu'à son terme", alors que certains élus appellent à sa démission. Une "loi spéciale" sera par ailleurs déposée à la mi-décembre au Parlement a annoncé Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron "doit partir" pour LFI
À gauche, le message est clair après l'allocution du président : Emmanuel Macron doit démissionner. Le président est "la cause du problème" et "s'en ira par la force des événements", a réagi Jean-Luc Mélenchon sur TF1.
"C'est lui qui fiche la pagaille, c'est lui qui bloque tout et ne veut entendre personne."
Jean-Luc Mélenchonsur TF1
La députée LFI Clémence Guetté lui emboîte le pas sur X : "Il doit partir", écrit-elle. Emmanuel Macron est "l’arrogance faite homme", résume l'insoumise pour qui "Macron insulte tout le monde, s’exonère de son bilan et n’annonce rien". La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale ajoute sur X que "le peuple de France mérite définitivement mieux que Macron. Incapable de reconnaître sa responsabilité dans le chaos politique et économique, de dépasser son narcissisme obsessionnel, de comprendre la colère qui secoue le pays". Pour l'eurodéputée LFI Manon Aubry, Emmanuel Macron est "un forcené retranché à l'Elysée. Il est temps de partir".
"Ça va mal se terminer", prévient la patronne des Ecologistes Marine Tondelier après l'allocution du président, dans un message publié sur X. L'écologiste salue toutefois "une bonne nouvelle ce soir : le président de la République n'a pas nommé à la va vite un Premier ministre encore plus à droite". "Allocution de Macron sidérante", écrit Alexis Corbière, député du groupe écologiste et social. "Il propose enfin une combine gouvernementale fumeuse pour fracturer notre camp. Le NFP doit rester uni. C'est à lui de gouverner", ajoute le député.
Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a, pour sa part, dénoncé sur X "l'insupportable mépris d'Emmanuel Macron pour les Français et la représentation nationale". Le communiste ajoute que "l'intérêt général, c'est d'entendre les salariés, les retraités, les jeunes, les collectivités qui ont rejeté sa politique" et appelle à un pacte social pour "répondre aux attentes du pays".
"Je ne connais qu’un front anti républicain, celui qui donne des gages à l’extrême droite, qui la banalise et qui négocie exclusivement avec elle", a lancé Olivier Faure. Le premier secrétaire du Parti socialiste ajoute que la "vraie irresponsabilité dans le débat budgétaire c’est d’avoir sacrifié l’accès aux soins, les retraités modestes, les Ehpad et l’hôpital public".
Marine Le Pen réclame la proportionnelle
En réaction à la censure, le président a assuré qu'il "n'assumera jamais l'irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël". Rejetant ces attaques, le patron du RN, Jordan Bardella, a d'abord indiqué son souhait d'être reçu "très rapidement" par le futur Premier ministre, afin "que chaque force politique représentée au Parlement puisse faire connaître ses lignes rouges". "Ce sont toujours les mêmes" pour le RN, a-t-il ajouté.
De son côté, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen s'est pour sa part fendue d'un message sur X pour demander la mise en place d'un scrutin proportionnel. "Nous sommes favorables à la mise en place d'un scrutin proportionnel qui prenne en compte la nouvelle donne politique et qui permette à notre pays de se doter d'une majorité claire", déclare-t-elle.
"La proportionnelle, c'est aussi un moyen de recréer du lien entre le peuple et ses dirigeants".
Marine Le Pencompte X
"L'alliance qui est indigne, c'est celle entre les macronistes et le Nouveau Front populaire lors des dernières élections législatives", a ensuite réagi Jordan Bardella, invité sur France 2. Pour autant, il "n'appelle pas à la démission du président de la République" et "respecte ce mandat que lui ont donné les Français".
Les macronistes appellent au rassemblement
Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale et ancien ministre, souhaite un gouvernement "resserré, au service de l’intérêt général, rassemblant les forces républicaines", écrit-il sur son compte X après l'allocution d'Emmanuel Macron. "Nous devons nous rassembler", ajoute-t-il.
"Les forces républicaines doivent être à la hauteur de la situation. Pour les Français", écrit de son côté Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique démissionnaire sur X. "Le président de la République a fixé un cap clair pour le pays. Oui, nous aurons un budget pour que la France fonctionne. Nous aurons un gouvernement d’intérêt général, au service des Français, pour poursuivre le travail."
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