Censure du gouvernement Barnier : Yannick Jadot réclame un "Premier ministre issu de la gauche et des écologistes" et se dit "ouvert à des ministres du bloc central"

"Je ne vais pas dire le NFP rien que le NFP, sinon Emmanuel Macron continuera sa dérive avec le Rassemblement national", déclare le sénateur écologiste qui appelle la gauche à être responsable. "Ce sera difficile, inconfortable, mais nous le devons aux Français".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot, le 5 décembre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Au lendemain de la chute du gouvernement de Michel Barnier, le sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot, appelle jeudi 5 décembre sur franceinfo Emmanuel Macron à "nommer un Premier ministre issu de la gauche et de l'écologie" et se dit prêt à ce que, dans ce futur gouvernement, "il y ait des ministres du bloc central". "Ce sera difficile, inconfortable, mais nous le devons aux Français", affirme-t-il.

Yannick Jadot plaide pour la tenue de discussions "dans le cadre des forces du front républicain", donc "au-delà du [seul] bloc NFP", en incluant "le bloc central". Mais le sénateur écologiste estime que désormais la balle est surtout dans le camp du bloc central et "soit il confirme et formalise l'alliance avec le RN, soit il revient dans le camp de la République et on travaille ensemble".

Yannick Jadot propose donc un "pacte républicain" sur les thèmes les plus essentiels comme "le budget, les plans sociaux, les déserts médicaux et l'adaptation au dérèglement climatique", afin de laisser "les grandes questions sur lesquelles on est en désaccord" au débat de la prochaine élection présidentielle. "On est prêt à travailler avec les autres", insiste-t-il, exhortant la gauche et le bloc central à leur responsabilité. "Si nous ne sommes pas à la hauteur de la crise et de l'angoisse des Français, ni à la hauteur des compromis que nous devons bâtir avec d'autres (...) les Français ne nous le pardonneront pas", prévient-il.

Ne pas "ajouter de la crise politique à de la crise politique"

L'ancien candidat écologiste à l'élection présidentielle assume de se démarquer de la position de la France insoumise. "La stratégie des Insoumis est de se dire que le chaos politique et la crise institutionnelle imposeront la démission du président de la République", résume-t-il, estimant qu'une telle stratégie "ajouterait de la crise politique à de la crise politique". Yannick Jadot propose plutôt "qu'à situation exceptionnelle, nous ayons un compromis exceptionnel" qui aille donc au-delà des forces du Nouveau Front populaire. "Je ne vais pas dire le NFP rien que le NFP, sinon Emmanuel Macron continuera sa dérive avec le Rassemblement national et ce sera la trahison de la mobilisation des Français contre le RN", avertit le sénateur écologiste.

Yannick Jadot considère en effet que l'adoption de la censure du gouvernement était devenue inévitable du fait du "chaos politique créé par le président de la République", qui a préféré après les élections législatives anticipées "tenter l'option [d'un gouvernement] macroniste et LR". Yannick Jadot qualifie d'"affligeante" l'attitude de ce socle commun, accusant ainsi ces derniers jours "Gabriel Attal, Laurent Wauquiez et Michel Barnier d'avoir imploré Marine Le Pen de leur laisser quelques minutes de vie".

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