Gouvernement sans ministre du Handicap : "Je suis en colère", affirme Michaël Jérémiasz, ancien champion de tennis-fauteuil

De nombreuses associations déplorent le fait qu'il n'y ait pas de portefeuille dédié au Handicap au sein du nouveau gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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Michaël Jérémiasz porte la flamme lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques de Paris, le 28 août 2024. (GONZALO FUENTES / AFP)

"Je suis en colère, car je ne comprends pas", s'insurge Michaël Jérémiasz, ancien athlète paralympique et champion de tennis-fauteuil, invité mercredi 25 septembre sur franceinfo. Dans le gouvernement de Michel Barnier ne figure pas de ministre du Handicap. Paul Christophe, du parti Horizons a été nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Egalité entre les femmes et les hommes, un intitulé dans lequel ne figure pas le mot Handicap. Il a cependant promis sur X que "le handicap sera au cœur de [s]on engagement".

Au lendemain des Jeux paralympiques de Paris 2024, Michaël Jérémiasz ne "comprend pas" ce choix, "parce qu'il y a eu une envie collective de s'intéresser à ce sujet et de se dire qu'il n'y avait rien qui justifiait que des personnes ne soient pas des citoyens à part entière, et donc on attendait plutôt l'inverse, c'est-à-dire une annonce très forte et une feuille de route engagée", détaille l'ancien champion. "J'ai écouté les discours de la plupart des ministres, et le mot handicap n'est pas revenu", regrette-t-il, alors que "cette question concerne 12 millions de personnes et quasiment autant d'aidants". "Ce n'est pas du tout au centre des préoccupations", soupire-t-il.

Des enjeux de santé publique

Il rappelle qu'"il faut en moyenne faire 50 kilomètres par jour pour une personne pour aller faire une activité physique quand on est en situation de handicap, c'est ça la réalité en France, et pourtant on a admiré tous ces champions paralympiques". "Qu'est-ce qu'on fait concrètement pour que les associations sportives puissent s'équiper en matériel adapté à la demande, et puisse être formé pour accueillir n'importe qui ?", demande-t-il. "On parle d'enjeux de santé publique, là, on ne parle pas de former des champions, on parle de créer du lien social, car ça sert à ça le sport", insiste le para-athlète.

"On est la minorité la plus discriminée dans notre pays, selon le Défenseur des droits, depuis plus de 7 ans, on demande juste l'application de la déclaration des droits de l'Homme de 1848 et d'être égaux en droits. On n'est pas égaux en droits dans un pays comme le nôtre en 2024 et c'est intolérable".

Michaël Jérémiasz, ancien champion de tennis-fauteuil

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Michaël Jérémiasz souhaiterait avoir "une sorte de coordinateur, un ministre du Handicap qui s'assure que la feuille de route du Premier ministre est appliquée dans chaque ministère", citant l'exemple du "ministre de l'Éducation nationale" qui, "s'il n'a pas quelqu'un derrière lui, à chaque décision, la question du Handicap va être mise en dessous, comme avec la question des AESH [les accompagnants des élèves en situation de handicap] qui manquent cruellement en nombre et en qualification et qui empêchent nos enfants, et plus tard nos lycéens et universitaires, d'accéder à la qualification et donc à l'emploi".

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