"Il ne pourra recruter que des ringards" : le défi de Michel Barnier pour intégrer des personnalités de gauche dans son gouvernement

Si le nouveau Premier ministre a promis l'ouverture dans sa future équipe, il y a peu de candidats à gauche pour faire partie du prochain gouvernement.
Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, s'adresse à la presse à Paris, le 7 septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Quelles personnalités de gauche pour intégrer le futur gouvernement de Michel Barnier ? Le nouveau Premier ministre multiplie les échanges auprès des différentes forces politiques et avance même une promesse : "La semaine prochaine, on nommera un gouvernement", a-t-il dit aux médias lors de son arrivée à Reims mercredi 11 septembre. Oui, mais avec qui ?

Michel Barnier a promis l'ouverture dans sa future équipe. Or, débaucher à gauche, c'est presque "mission impossible" à ce stade, alors que les élus des partis du Nouveau Front populaire font leur rentrée parlementaire en promettant de tout mettre en œuvre pour censurer le futur gouvernement. Le Parti socialiste refuse ainsi déjà de rencontrer Michel Barnier dans le cadre des simples consultations que mène le Premier ministre, pas avant sa déclaration de politique générale en tout cas. 

"Qui ira dans le navire en train de couler ?"

"Michel Barnier ne pourra recruter que des ringards, des gens de seconde zone à gauche", tacle un proche du Premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Une élue écologiste s'interroge : "Qui ira dans le navire en train de couler de la macronie ?" "On va nous imposer des gens qui ont été vaguement de gauche un jour", s'énerve un cadre communiste.

Alors, qui pour incarner la "jambe gauche" de Michel Barnier ? Même au sein du PS, les opposants à Olivier Faure ne souhaitent pas rejoindre un gouvernement dirigé par Michel Barnier, qui a fait toute sa carrière à droite : c'est non du côté du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, ou d'Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin.

Fin de non-recevoir également chez les anciens premiers ministrables de cet été, par exemple, tels Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane. Le maire socialiste de Saint-Ouen estime qu'avec Michel Barnier, on est passé "du compromis à la compromission" et promet de le combattre.

"Le braquage du siècle"

Il y a aussi la série des ex qui pour le moment n'ont pas été contactés par les équipes de Michel Barnier. Il y a par exemple l'ex-ministre de l'Économie de François Hollande, Arnaud Montebourg ? "Arrêtez de rêver", répond-il sèchement au téléphone quand on lui demande s'il pourrait rejoindre Michel Barnier. Il y a aussi l'ex-Premier ministre Manuel Valls, régulièrement en quête d'un retour. Également joint au téléphone, Manuel Valls assure ne se fermer aucune porte.

"Le futur gouvernement sera donc de droite", croit savoir une député Europe Ecologie-Les Verts. Les consultations sont en effet plus fluides de l'autre côté du spectre. Un conseiller de droite pronostique "minimum un tiers du gouvernement issu des Républicains". "C'est le braquage du siècle, s'agace une figure du camp présidentielle. Ils arrivent au pouvoir en ayant fait 7% aux européennes, et 6% aux législatives." 

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