Justice : au-delà du budget, le syndicat Unité Magistrats FO veut "des réformes structurelles"

La passation de pouvoir entre Éric Dupond-Moretti et son successeur au ministère de la Justice, Didier Migaud, s'est déroulée lundi.
Article rédigé par franceinfo
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Passation de pouvoir entre l'ancien garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et le nouveau, Didier Migaud, lundi 23 septembre. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

"Si on veut avoir un budget qui soit efficace et adapté, il faut également des réformes structurelles pour ce ministère de la Justice" qui fonctionne "avec beaucoup d'archaïsmes", estime lundi 23 septembre sur franceinfo Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats FO, anciennement dénommé syndicat national des magistrats Force ouvrière (SNM FO).

L’ex-garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a prévenu son successeur Didier Migaud lors de la passation de pouvoir lundi, si la loi de programmation de la Justice n’est pas respectée, cela serait "une trahison et un signal dévastateur" alors que le budget de la Justice pourrait bien subir un coup de rabot. La syndicaliste salue "la volonté réelle et l'efficacité" d'Éric Dupond-Moretti qui a "arraché un budget qui soit beaucoup plus important pour la justice".

Mais Béatrice Brugère regrette que certaines "réformes structurelles" n’aient pas été réalisées : "Ça aurait demandé une réforme sans doute beaucoup plus importante de la RH, de l'efficacité de la justice et de la simplification pour que la justice devienne à la fois efficace, pas trop techno, très humaine et qu'elle soit performante", dit-elle. Elle adresse un message au nouveau garde des Sceaux : "J'espère que ce sera fait, parce que si on veut avoir un budget qui soit efficace et adapté, il faut également des réformes structurelles pour ce ministère de la Justice qui est un ministère parfois avec beaucoup d'archaïsmes dans son mode de fonctionnement", affirme-t-elle.

"Rétablir la confiance en la justice", enjeu numéro 1

Didier Migaud a exprimé lundi sa volonté de renforcer la confiance des Français envers l’institution judiciaire. 68 % des Français trouvent la justice laxiste, selon un sondage CSA dévoilé dans la semaine. "L’enjeu numéro un, ça va être de rétablir la confiance en la justice", confirme Béatrice Brugère. "La confiance n'est pas au rendez-vous, c'est même parfois la méfiance. Le sujet de la confiance va être très important. Elle doit aussi se gagner en interne chez les magistrats", prévient-elle.

Même si la durée de vie de ce nouveau gouvernement est incertaine, Béatrice Brugère appelle le nouveau garde des Sceaux à tracer "un cap et une vision", car "il y a une distorsion aujourd'hui entre les attentes des citoyens et ce que la justice produit. Il faut en avoir conscience et il faut le voir avec humilité et avec rationalité", dit-elle.

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