"Les lois qui iront chercher les voix du RN auront du mal à avoir les nôtres", assure Roland Lescure, député Ensemble pour la République

L'ancien ministre de l'Industrie dit sur franceinfo vouloir travailler sur la "régularisation des sans-papiers qui travaillent, qui font en partie tourner la France".
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Roland Lescure, ex-ministre de l'Industrie, sur franceinfo le 23 septembre 2024 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Les lois qui iront chercher les voix du RN auront du mal à avoir les nôtres et, en tout cas, elles n'auront pas la mienne", a affirmé lundi 23 septembre sur franceinfo Roland Lescure, député Ensemble pour la République et vice-président de l'Assemblée nationale. "Je fais partie d'un groupe qui a soutenu la loi immigration, mais qui était aussi très heureux qu'elle s'arrête là. Donc on aura notre liberté collective de parole et je ne souhaite en aucun cas être un franc-tireur, mais on votera en conscience", a-t-il expliqué.

Michel Barnier a estimé dimanche lors du journal télévisé de France 2 que l'on devait "traiter cette question de l'immigration avec beaucoup plus de rigueur", promettant des "ruptures" et "beaucoup plus de fermeté et en même temps de l'humanité". "Moi, je considère qu'on a voté une loi sur l'immigration il y a un an, qu'il faut l'appliquer", a rappelé Roland Lescure. Selon lui, il faut d'abord travailler sur le volet de la "régularisation des sans-papiers qui travaillent, qui font en partie tourner la France" afin de "changer des poncifs habituels".

La suppression de l'Aide médicale d'État, "totalement ridicule"

L'occasion pour l'ancien ministre de l'Industrie et de l'Énergie de rappeler le contexte de l'adoption du projet de loi immigration en décembre 2023, dont les derniers décrets ont été publiés en juillet, avec "une majorité difficile à trouver". "Réservé" sur cette loi, Roland Lescure souligne qu'Elisabeth Borne, alors Première ministre, lui avait notamment confié que les dispositions voulues par les sénateurs LR, sous la férule de Bruno Retailleau, allaient être censurées par le Conseil constitutionnel. L'instauration de quotas migratoires annuels et la suppression de l'Aide médicale d'État (AME) pour les sans-papiers avaient notamment disparu. 

La suppression de l'AME, fustigée par une partie de la droite et le RN, est "totalement ridicule", a défendu le député Ensemble. Le Premier ministre Michel Barnier, qui avait lui-même plaidé pour sa suppression lors des primaires LR en 2021, a réfuté dimanche tout "tabou ou totem" sur une possible suppression de l'aide médicale d'État. "C'est une politique de santé publique, ce n'est même pas une politique d'immigration", a souligné Roland Lescure. Interrogé par ailleurs sur la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, "ça ne fait pas rêver", a-t-il ironisé. 

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