Nouveau gouvernement : "Si le prochain Premier ministre n'est pas de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement", assure Boris Vallaud

Invité de France Inter, le président des députés socialistes précise que son parti n'est pas "en train de chercher une coalition, ni de construire un programme commun avec le bloc central".
Article rédigé par franceinfo
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Le député socialiste Boris Vallaud à l'Assemblée nationale, à Paris, le 1er octobre 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

"Si ce n'est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement", assure lundi 9 décembre sur France Inter Boris Vallaud, président des députés socialistes, plusieurs jours après la chute du gouvernement de Michel Barnier, et alors qu'Emmanuel Macron n'a pas encore nommé de nouveau chef du gouvernement.

Boris Vallaud considère que la nomination d'un Premier ministre de gauche constituerait "un des points de sortie d'une crise institutionnelle politique majeure". Il plaide donc pour un "Premier ministre de gauche [capable de faire] des compromis" et d'instaurer "de nouvelles façons de travailler".

"Négocier âprement"

Le chef de file des députés socialistes évoque par ailleurs plusieurs lignes rouges "non négociables" du PS, comme l'abandon d'une nouvelle loi immigration, souhaitée par le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. "On en a voté 29 en quarante ans et la dernière était très mauvaise, c'était une énorme débâcle politique et morale pour ceux qui l'ont votée", ajoute-t-il.

Boris Vallaud soutient que si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre qui n'est pas issu de la gauche, alors "il n'y aura pas de participation [socialiste] au gouvernement". Pour ce faire, les socialistes sont donc prêts à "négocier âprement". Il appelle les parlementaires qui ont d'ailleurs "bénéficié du front républicain" lors des élections législatives anticipées à se demander s'ils préfèrent "des négociations exigeantes, difficiles avec la gauche ou être tenus dans la dépendance du Rassemblement national".

Le député PS des Landes précise que son parti n'est pas "en train de chercher une coalition, ni de construire un programme commun avec le bloc central". Il répond ainsi aux menaces proférées par Jean-Luc Mélenchon le week-end dernier dans la presse espagnole et italienne. Le patriarche de La France insoumise a en effet assuré que si les socialistes faisaient alliance avec le bloc central alors le "Nouveau Front populaire continuera sans eux". Boris Vallaud soutient que les socialistes "ne trahissent pas ce pourquoi ils ont été élus", mais préfèrent "des avancées, même modestes, dans le sens de la gauche, que de grands reculs dans le sens de l'extrême droite". "Ce n'est pas la fin du Nouveau Front populaire, je ne change pas d'alliance", rétorque-t-il.

Par ailleurs, la permanence parlementaire du député PS a été murée et bâchée par des agriculteurs dimanche soir à Saint-Sever (Landes), rapporte France Bleu Gascogne. À l'appel des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA, des agriculteurs ont organisé une opération de bâchage sur plusieurs ronds-points du département. Certains s'en sont également pris à la permanence du député socialiste, seul député landais à avoir voté la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier la semaine dernière. 

Ils ont ainsi érigé un mur de parpaings devant sa permanence. Des bâches ont été apposées, avec plusieurs messages : "Par ambition, tu tues nos exploitations", "Tu es aussi bancal que ce mur", peut-on lire sur ces bâches, où les mentions des JA et de la FDSEA des Landes ont été écrites.

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