Nouveau gouvernement : "Un 6e Premier ministre en sept ans, ça va faire rentrer Emmanuel Macron dans le livre des records", ironise Patrick Kanner

Le président du groupe PS au Sénat appelle sur France Bleu Nord à un "changement de cap". Il prévient : "la stabilité dans la continuité, pour nous, ce n'est pas possible".
Article rédigé par franceinfo
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Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, le 27 novembre 2024. (THOMAS SAMSON / AFP)

Un "sixième Premier ministre que s'apprête à nommer monsieur Macron en sept ans, ça va le faire rentrer dans le livre des records", ironise mercredi 11 décembre Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, sur France Bleu Nord.

Il confirme le souhait du président de la République de de nommer un Premierministre d'ici jeudi et un gouvernement potentiellement avant les vacances scolaires : "Il a été très clair en disant en creux, manifestement, qu'il souhaitait avoir un gouvernement complet avant la pause de Noël. Mais ça, nous verrons dans un second temps. En tout cas, ce qui est certain c'est qu'un homme ou une femme sera nommé" dans les heures qui viennent.

Mais le président n'a avancé "aucun" nom selon Patrick Kanner : "Après avoir dégoupillé des grenades un peu partout, il considère maintenant qu'il faut de la stabilité. Mieux vaut tard que jamais, mais la stabilité dans la continuité, pour nous, ce n'est pas possible". Le sénateur répète qu'il "faut une stabilité, oui, mais dans une nouvelle justice sociale, économique, fiscale et donc il faut un changement de cap, et ce nouveau cap, c'est un nouveau Premier ministre, mais à gauche", avec "des gens de gauche" à l'intérieur du prochain gouvernement. "Après, s'il y a des personnalités issues du monde civil qui ont envie de travailler dans le sens du progrès social, pourquoi pas, ce n'est pas un problème", assure Patrick Kanner.

"Un Premier ministre de droite ou de centre droit, c'est non"

Il répète aussi que "nommer un Premier ministre de droite ou de centre droit, pour nous c'est non". Selon lui, cela voudrait dire que "finalement ce sera la continuité de la politique menée" et cela signifierait que les différents échecs électoraux n'ont pas été entendus : "Les élections législatives qui ont été un échec pour monsieur Macron, les élections européennes qui ont été un échec pour lui, la nomination de monsieur Barnier qui s'est traduite par un échec terrible, à savoir la censure. Je rappelle qu'il n'y a pas eu de censure depuis 62 ans et que le sixième Premier ministre que s'apprête à nommer monsieur Macron en sept ans, ça va le faire rentrer dans le livre des records", calcule Patrick Kanner.

Sur le fait que ni LFI ni le RN n'étaient invités par le président de la République mardi, Patrick Kanner estime que "quand il y a quelques jours, monsieur Mélenchon ou madame Panot ont dit : le programme du NFP, rien que le NFP, il faut être raisonnables". Selon lui, "si au bout du bout, ça signifie monsieur Mélenchon, tout Mélenchon, rien que Mélenchon, ce n'est pas possible".

Quant à l'extrême droite, Patrick Kanner estime que "madame Le Pen, c'est beaucoup de bluff, beaucoup de tartufferie quand elle parle de défendre les retraités, de défendre les salariés, de défendre les classes moyennes, mais jamais en disant comment, notamment sur le plan fiscal". Pour lui, "tout ça c'est du pipeau". "Hier, il y a eu un consensus, pour dire que nous ne devons plus dépendre du RN. Hier, nous nous sommes opposés à dépendre d'un parti politique qui n'est pas fiable", conclut le président du groupe socialiste au Sénat.

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