"Pas sur le fond", "accord de non-censure"... Comment Emmanuel Macron mène ses consultations pour un nouveau Premier ministre
La parenthèse Notre-Dame fermée, Emmanuel Macron reprend sa recherche d'un Premier ministre et ses consultations. Le président reçoit lundi 9 décembre trois dernières forces politiques : les écologistes, les communistes et le groupe indépendant Liot.
L'obsession d'Emmanuel Macron est de trouver la personnalité qui ne sera pas renversée par l'Assemblée et qui fera au moins voter les textes budgétaires. "Le président voit dans quelles dispositions sont les différents groupes pour permettre la stabilité dans ce contexte difficile", explique un proche conseiller à franceinfo. Il ajoute qu'Emmanuel Macron "n’est pas sur le fond, ce sera au Premier ministre de le faire".
Le Président ne rentre donc pas dans les lignes rouges programmatiques des uns et des autres, mais semble plutôt procéder à un Meccano. "Son option prioritaire est de conclure un accord de non-censure", confirme l'un de ses visiteurs des derniers jours.
Bayrou, Lecornu, Vautrin, Cazeneuve...
Mathématiquement, il est possible d'atteindre une majorité non-hostile en réunissant le bloc central actuel incluant les Républicains, les socialistes et le petit groupe indépendant Liot. C'est pour cela que le président a reçu les forces centrales, la droite, et le PS, vendredi 6 décembre, avant d'ouvrir une nouvelle salve de rencontres ce lundi, à la demande des socialistes. Rien ne dit donc que de réelles discussions auront lieu avec les écologistes et les communistes.
Côté candidats, quelques noms circulent avec insistance, relayés par le bloc central. "Vendredi, Lecornu tenait la corde, samedi c'était Bayrou, et maintenant on me dit que Vautrin est en piste...", raconte un cadre macroniste qui en perd le fil.
Le plus cité reste Francois Bayrou, le président du Modem; qui a vu Emmanuel Macron en tête à tête, jeudi 5 décembre, et entretient le suspense : "Si je peux aider à ce qu'on sorte de tout ça, je le ferai", dit-il à nos confrères de France Bleu Béarn.
Les autres noms sont d'anciens membres de la droite : Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées, et fidèle d'Emmanuel Macron ainsi que Catherine Vautrin, ministre des Territoires. Le seul nom de gauche sur la liste reste Bernard Cazeneuve, mais l'ancien Premier ministre de François Hollande clive dans sa famille politique. "Je préférerais presque un François Bayrou", lance ainsi un député socialiste.
Mais attention, François Bayrou, "c'est juste pas possible" pour certains cadres de la droite, qui ne digèrent pas, entre autres, qu'en 2012, le chef du Modem ait voté François Hollande contre Nicolas Sarkozy.
Enfin, question timing, des proches du président lui demandent d'"aller vite", à cause de l'urgence budgétaire. "Dans les heures qui viennent", souhaite la présidente de l'Assemblée Yael Braun-Pivet. Plusieurs macronistes misent plutôt sur la date du mardi 10 décembre alors que l'on sera au lendemain des dernières concertations. Une fois de plus, seul Emmanuel Macron en décidera.
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