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" Halte à la malbouffe "

Retour au cinéma "Lux" de Caen où France TV 2012 a rencontré de jeunes entrepreneurs à l'occasion de la sortie du film "République de la malbouffe ". Leur but n'est pas de gagner plus mais de créer des emplois ... et de proposer de bons produits.
Article rédigé par Hervé Pozzo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Qu'attendez-vous du prochain Président ? (FTV)

Retour au cinéma "Lux" de Caen où France TV 2012 a rencontré de jeunes entrepreneurs à l'occasion de la sortie du film "République de la malbouffe ". Leur but n'est pas de gagner plus mais de créer des emplois ... et de proposer de bons produits.

Manu a 38 ans et depuis 4 ans il s'est associé avec un boulanger-bio de Cambremer (Calvados). Leur société est une SCOP ( société coopérative et participative ). Un type d'entreprise à gouvernance démocratique, où la répartition des résultats favorise la pérennité des emplois et du projet d'entreprise. Un projet auquel les salariés-coopérateurs sont associés.

Citant volontier Jean-Luc Mélenchon ( candidat du Front de gauche ), qui propose de réquisitionner les sociétés qui délocalisent et de faire évoluer leurs statuts vers celui des SCOP, Manu explique : "Nous sommes la preuve qu'une société peut fonctionner sans patron " ce qui ne se fait pas sans difficultés " Le mouvement naturel de l'entreprenariat ne va pas dans ce sens car nous ne sommes pas éduqués pour le travail en commun. On est éduqué pour obéir à une hierarchie."

Des bénéfices ? Non !

Auparavant la boulangerie "Les copains" ne fonctionnait pas en société coopérative mais en entreprise individuelle. Durant vingt années le patron arrivait péniblement à dégager le salaire de son unique employé. "Il a fallu le courage de mon associé, qui ne souhaitait pas capitaliser mais transmettre son expérience, pour que cette SCOP soit créée. Aujourd'hui nous ne faisons pas de bénéfices mais nous dégageons trois salaires. "

Changement dans les mentalités, Manu nous explique que l'objectif n'est pas de faire des bénéfices mais "de faire quelque chose qui nous plaît, qui plaise aux clients et qui nous permette de dégager un salaire assez décent pour vivre, précisant même : on ira jamais au-delà ! "

A ses côtés un autre convaincu ; Clément Charlot. Lui travaille pour le restaurant-bio "La part du colibri", à Caen. Presqu'un phénomème de bande que ces SCOP en basse-Normandie ! Ainsi ils sont une dizaine d'entreprises de ce type à s'être groupées au sein de "Normandie equitable". Une dizaine de structures qui remettent l'artisanat au goût du jour, promeuvent le respect de l'environnement et de l'homme.

Des emplois ? Oui !

"Nous sommes trois salariés et une vingtaine d'exploitations agricoles bio travaillent pour nous. Nous sommes en relation directe avec eux. C'est donc moins cher. " Pas d'intermédiaires et des grandes centrales d'achats qui ne parviendraient pas à proposer des prix comparables... Une véritable victoire pour ces entrepreneurs d'un genre nouveau.

Comme pour Manu choisir ce type de société est un choix philosophique, un choix de société aussi : " Les centrales paient peu leurs employés et leurs produits ont un coût écologique désastreux. A cause du transport, des engrais, des pesticides. Nous, nous proposons de la qualité, gustative mais aussi de la qualité de vie ...pour la vie !"

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