Interview du 14 juillet : François Hollande se pose en président audacieux
Sur la forme, la traditionnelle interview du président de la République de ce mardi (interrompue pendant les années de présidence de Nicolas Sarkozy) a été en tout point identique à celle de l’an dernier : même décor, même intervieweurs (Claire Chazal et David Pujadas).
Sur le fond, le premier tiers de l’interview a été consacré aux négociations sur la Grèce et à la zone euro, le deuxième tiers aux questions internationales et au terrorisme, et le dernier tiers aux questions de politiques intérieures : économie, majorité présidentielle, les élections de 2017.
La Grèce n’a pas été humiliée
"Je ne dis pas que c'est la France qui a gagné " mais elle a "occupé toute sa place ", joué "tout son rôle " pour éviter une sortie d'Athènes de la zone euro, a affirmé le président de la République à propos de l’accord de lundi entre la Grèce et ses créanciers. Un accord qu’il ne considère pas comme humiliant pour les Grecs, au contraire.
"L’humiliation, c'eût été de la chasser de la zone euro. L’Europe est faite pour que chaque nation puisse être plus forte."
A propos du couple franco-allemand, François Hollande a assuré quen sans ce couple, il n’aurait pas pu y avoir d’accord sur la Grèce. Pour tirer les leçons de cette crise, il proposera bientôt la création d’un gouvernement économique européen, ainsi qu’un parlement de la zone euro. Ce document serait partagé avec nos "amis allemands " mais on ne sait pas quand il serait présenté. La zone euro pourrait être dotée d'un "budget " pour "pouvoir agir en termes d'investissement " et "donner à l'Europe des bases plus solides, plus fortes dans l'intérêt des peuples "
L’accord iranien montre que le monde avance
Après 12 ans de négociations, l’accord conclu mardi à Vienne prévoit que Téhéran limite ses ambitions nucléaires pendant plusieurs années en échange d’une levée progressive et réversible des sanctions internationales qui touchent notamment les secteurs de la finance, de l’énergie et du transport. L’accord signé entre Téhéran et les grandes puissances démontre que "décidement le monde avance ", s’est félicité François Hollande.
"Dorénavant, l’Iran aura des capacités plus grandes sur le plan financier, puisqu’il n’y aura plus de sanctions, nous devons être extrêmement vigilants sur ce que doit être l’Iran. L’Iran doit montrer sur la Syrie que ce pays est prêt à nous aider à en finir avec ce conflit".
La menace terroriste va durer
Le risque terroriste reste fort dans le pays. 30.000 policiers, gendarmes, et militaires surveillent des sites. "Ca peut durer et cela va durer ", a estimé François Hollande.
"Pour être sûrs que notre dispositif sera assuré pour les prochains mois, j’ai dégagé avec le Parlement les crédits indispensables. Il y aura 10.000 militaires en opération sur notre sol, 7.000 qui sont sur les sites, 3.000 mobilisables en plus des policiers et gendarmes".
Concernant l’Etat islamique, il considère que "ce que cherche ce groupe, c’est nous diviser, faire qu’il ait une guerre de religion, faire que nous puissions entre Français nous soupçonner ".
Economie : une grande loi sur le numérique bientôt
François Hollande s’est réjoui du retour de la croissance mais il la trouve trop faible. 1,2% cela ne permet pas de réduire le chômage reconnaît-il. Après le pacte de responsabilité, qu’il a jugé lui-même très audacieux, la loi Macron trop longue à adopter mais pour laquelle les décrets seront pris cet été, et la mise en place d’un nouveau dialogue social, le chef de l’Etat a dit vouloir activer tous les facteurs de croissance.
"Je vais faire préparer une loi sur le numérique, pour tout ce qui est activités nouvelles, tout ce qui peut provoquer plus d'emplois".
"La France est un pays de technologies. Il faut qu'il n'y ait rien dans nos règles, dans nos formalités qui puisse entraver " leur développement, a ajouté François Hollande. Concernant les impôts, il a promis que les "impôts d’Etat " n’augmenteront pas. Il ne s’est pas engagé sur les cotisations sociales, qui elles dépendent des partenaires sociaux.
Politique intérieure
Sur Manuels Valls : "Nous avons un bon Premier ministre qui a pris des engagements ", a déclaré le chef de l'État. "Ce Premier ministre doit terminer le quinquennat avec moi "
Sur les écologistes : "Ceux qui veulent venir sont les bienvenus (...), mais s'ils ne viennent pas, je ne les juge pas, c'est leur affaire .
Sur Nicolas Sarkozy : "J'ai suffisamment de sujets à traiter, celui-là n'est pas sur ma table de travail ."
Présidentielle 2017
Face aux crises internationales et aux difficultés économiques, "si je pensais à l'élection présidentielle, je serais à côté du sujet ", a considéré François Hollande, réaffirmant une des conditions à sa candidature en 2017.
S'il n'y a pas de baisse durable du chômage, je ne me représenterai pas .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.