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Interview Sarkozy-Obama : la gauche dénonce une opération "électoraliste"

François Hollande, candidat PS à l'élection présidentielle, a jugé que l'interview croisée des deux présidents Nicolas Sarkozy et Barack Obama se résumait à "un catalogue de bonnes intentions"
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Hollande, candidat PS à la Présidentielle. (MIGUEL MEDINA / AFP)

François Hollande, candidat PS à l'élection présidentielle, a jugé que l'interview croisée des deux présidents Nicolas Sarkozy et Barack Obama se résumait à "un catalogue de bonnes intentions"

"Ce qu'a révélé cette émission au-delà de la communication, c'est de bonnes intentions -ça a été même un catalogue-, mais peu de traductions concrètes", a commenté le vainqueur de la primaire socialiste, selon des propos diffusés samedi matin sur France Inter. "Ne serait-ce que sur le seul cas de la taxe sur les transactions financières, qui a été présentée comme un objectif commun, (...) il n'y a ni engagement précis ni calendrier, ni même instrument qui pourrait être appliqué de la même façon aux Etats-Unis et en Europe", a-t-il déploré.

"Moi, je ne me plains jamais qu'il puisse y avoir le rappel de notre amitié entre la France et les Etats-Unis", a poursuivi le député de Corrèze qui "constate simplement que le G20, -et finalement les deux chefs d'Etat qui venaient en faire le compte rendu ne pouvaient pas dire autre chose-, n'a en définitive rien changé à la condition de vie ni des Américains ni des Européens."

Moscovici dénonce une opération "électoraliste"

Si l'ancien ministre Pierre Moscovici s'est, lui aussi, "réjoui qu'on célèbre l'amitié franco-américaine", il a toutefois souligné "l'aspect électoraliste de la démarche, l'intérêt pour le président de la République, n'aura échappé à personne". "C'était une opération de communication menée sur les deux chaînes" (France 2 et TF1) et pour Nicolas Sarkozy "la deuxième en deux semaines", a fait remarquer le député PS du Doubs.

"L'opération de communication finale n'efface pas le pauvre bilan d'un G20 marqué par l'échec de la présidence française", a-t-il également commenté sur sur compte samedi.

La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, Eva Joly, y a vu une "consternante opération de communication!", regrettant que "pendant cet entretien, le président (Sarkozy), qui est censé avoir tous les pouvoirs, a expliqué aux Français la maladie qu'il ne veut pas guérir". L'ex-juge anti-corruption a affiché sa déception sur le bilan du dernier rendez-vous de la présidence française du G20 en termes de lutte contre les paradis fiscaux ou de taxation des transactions financières.

"Aucune décision concrète", selon le président du Sénat

Comme la plupart des responsables de gauche, le nouveau président PS du Sénat Jean-Pierre Bel a regretté que sur la régulation des marchés, "les annonces ne s'accompagnent d'aucune décision concrète".

Pour Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, cet exercice médiatique "a surtout donné l'image d'un président français suiviste par rapport à son homologue américain".

Les communistes n'ont vu, quant à eux, que deux dirigeants "se passer de la pommade sur le dos". "Cette interview n'ayant pour but que de donner un coup de pouce à Nicolas Sarkozy pour sa campagne est parfaitement indécente!", a fustigé le PCF.

"Il y en a marre de cette propagande", a lancé Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle, à propos de la "leçon" télévisée de M. Sarkozy "avec son nouvel ami Obama".

Vendredi, plusieurs responsables UMP avaient fustigé l'"irresponsabilité" de François Hollande qui a vu dans Nicolas Sarkozy un simple "animateur" du G20.

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