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J-2 avant le second tour : Aubry lâche ses coups, Hollande répond

Martine Aubry durcit le ton contre son rival François Hollande. Après une série de coups de griffes jeudi, elle l'accuse vendredi matin d'être un "candidat du système". Des propos qualifiés de "dérapage" par le député de Corrèze.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Martine Aubry et François Hollande sur le plateau de "Des paroles et des actes" de France 2. (AFP - Fred Dufour)

Martine Aubry durcit le ton contre son rival François Hollande. Après une série de coups de griffes jeudi, elle l'accuse vendredi matin d'être un "candidat du système". Des propos qualifiés de "dérapage" par le député de Corrèze.

"Le système s'est créé son candidat et nous a matraqués de sondages", affirme-t-elle dans une interview que publie le quotidien 20 Minutes. "Peut-être parce qu'il est plus facile à battre pour (Nicolas) Sarkozy.", ajoute-elle.

Doute-t-elle de ses chances en dépit des huit points de retard sur François Hollande au terme du premier tour ? Elle n'en reste en tous les cas rien paraître. "Les Français ont été libres dimanche dernier. Ils ont dit ce qu'ils pensaient clairement. Je pense qu'ils le feront encore dimanche prochain", lance-t-elle encore dans cet entretien.

Hollande réplique

Invité sur France Inter, François Hollande est revenu sur les propos de la maire de Lille. "Il faut arrêter cette escalade, je crois que c'est un dérapage!". "Laissons cela, je ne veux pas entretenir le feuilleton", a-t-il ajouté. "Je ne me laisserai pas distraire par ce genre de polémique", "je ne suis pas dans un jeu de rôle", a-t-il encore dit, conservant sa posture de "rassembleur".

Croire que "quand on montre de l'agressivité, on montre du caractère et bien non!", a également fait valoir l'ancien premier secrétaire du PS sur RMC/BFMTV. "L'autorité", c'est "montrer qu'il y a un chemin, être capable de lever une espérance, et pas d'être agressif", a-t-il encore ajouté.

Les "Hollandais" relayent le message

Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande, a mis en garde la maire de Lille. Le langage de Martine Aubry "n'est pas un langage de gauche", a-t-il déclaré à l'AFP. M. Moscovici, pour qui ce type de propos, "cette rhétorique peuvent évoquer d'autres familles politiques". "On est passé de la dérive au dérapage", a-t-il déploré, en relevant que les attaques du maire de Lille contre François Hollande "n'appartenaient pas au vocabulaire socialiste". "Attention à ne pas se tromper d'adversaire", a-t-il lancé.

Plus net, le chef de file des sénateur PS, François Rebsamen, a accusé la maire de Lille d'utiliser "une rhétorique semblable à celle de l'extrême droite". "C'est inacceptable et cela doit cesser", a conclu-t-il.

Autre mise au point, plus technique celle-là de la secrétaire nationale du PS, Marisol Touraine : "Certains veulent faire dire à François Hollande ce qu'il n'a jamais dit sur les retraites. Ses déclarations constantes sur le sujet sont parfaitement claires: sa première mesure consistera à permettre à ceux qui ont complété leur durée de cotisation et qui arrivent à 60 ans de partir à cet âge avec un retraite à taux plein ; les autres pourront le faire avec une décote ; la pénibilité sera prise en compte pour apprécier la durée de cotisation", a-t-elle expliqué jeudi soir.

Soutien plus inattendu, mais non moins de poids, celui de l'ex épouse du député de Corrèze. Jeudi soir, au 20h00 de France 2, Ségolène Royal a justifié son ralliement en arguant de l'expérience et des compétences de François Hollande et vantant sa "capacité d'entraînement" notamment "dans les quartiers populaires".

Ultimes meetings pour Aubry et Hollande. Reportage France 2

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Un scrutin qui s'annonce serré

François Hollande est arrivé en tête du premier tour avec 39,2% des voix contre 30,4% pour Martine Aubry. Il a reçu le soutien de Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet. Arnaud Montebourg, le "troisième homme" du premier tour (17,2%), n'a pas fait connaître ses intentions.

A deux jours du deuxième tour de la primaire socialiste, rien n'est joué, d'autant que les deux candidats semblent plus que jamais déterminés à décrocher l'investiture socialiste, avant de s'élancer à l'assaut de l'Elysée.

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