Document franceinfo Mort de Jacques Delors : "Pour beaucoup de dirigeants européens, c'est une référence qui disparaît", estime François Hollande

L'ancien président de la République a rendu hommage, mercredi sur franceinfo, à l'ancien président de la Commission européenne et figure du socialisme, disparu à l'âge de 98 ans.
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L'ancien président de la République François Hollande à Paris, en octobre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)

"Pour beaucoup de dirigeants européens, c'est une référence, un modèle qui disparaît". Cet hommage est celui de François Hollande à Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne et figure historique du Parti socialiste, décédé à l'âge de 98 ans. C'était "un homme qui par son propre engagement depuis longtemps a voulu une Europe qui soit solide", a estimé l'ancien président de la République, mercredi 27 décembre sur franceinfo.

Mort de Jacques Delors : l'hommage de François Hollande sur franceinfo

C'était "un homme qui par son propre engagement depuis longtemps a voulu une Europe qui soit solide". Une Europe "qui puisse avoir un marché, une monnaie, une capacité politique, un espace démocratique".  Pour François Hollande, "de ce point de vue", Jacques Delors "a fait les choix essentiels, même si ce sont ses successeurs qui les ont traduits".

Sur le plan de la politique intérieure, "s'il y a une référence pour la social-démocratie à la française, c'est Jacques Delors, un homme qui est passé par le syndicalisme, la CFTC puis la CFDT, ayant occupé des fonctions dans l'État. Il avait le souci du dialogue, du compromis, de l'action graduelle pour changer ce qui lui paraissait nécessaire", a salué François Hollande. Tout comme "il était soucieux du réalisme" politique.

Le renoncement à la présidentielle de 1995 vécu comme "un choc considérable"

"Il avait sa ligne : celle d'un socialisme à la française. Il avait batti un quasi-programme de ce qui traçait la voie de ce que l'on a appelé une social-democratie à la française", ajoute François Hollande. Il se souvient du renonçement de Jacques Delors, le 11 décembre 1994, pour l'élection présidentielle de 1995 alors qu'il était favori des sondages. Ce soir là, il était "comme beaucoup de Français devant l'émission d'Anne Sinclair" et avait l'"espoir". "C'est vrai que ça a été un choc considérable", raconte François Hollande. Selon lui, Jacque Delors a fait naître l'espoir "dans une période où la gauche était très en difficulté". Ainsi, "le fait qu'il soit haut dans les sondages, le fait même qu'il puisse être regardé comme pouvant battre le favori, Édouard Balladur à l'époque... Tout cela a fait que la gauche a repris confiance, même s'il a renoncé".

"Jacques Delors était un intellectuel de la politique. Il a montré qu'il était possible de changer une société, de faire en sorte de l'écouter d'avantage, de porter une idée de solidarité, d'harmonie, mais aussi de reconnaissance de diversité de cette société. Il avait compris qu'il y avait une demande cohésion, de solidarité, de réconciliation."

François Hollande, ancien président de la République

à franceinfo


L'ancien président socialiste considère que la "non-candidature" de Jacques Delors "a été pour la gauche un coup de semonce et l'a obligée à se mettre en bon ordre. Finalement, c'est Lionel Jospin qui a ramassé le témoin et qui a permis de faire un score très honorable à l'élection présidentielle de 1995, puis ensuite cette victoire aux élections législatives de 1997. Tout cela est dû, indirectement, à ce qu'a fait Jacques Delors". François Hollande conclue en définissant Jacques Delors en un mot : "Le sens de la négociation et du compromis... Un mot, c'est l'engagement."

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