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Jean-Luc Mélenchon dénonce le "chamboule-tout" social

Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mardi 7 février le "grand chamboule-tout social", expression désignant les "accords compétitivité-emploi" tels qu'annoncés par Nicolas Sarkozy et la "précarité" qui en découlera.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Luc Mélenchon tient un meeting à Villeurbanne, le 7 février 2012. (AFP -)

Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mardi 7 février le "grand chamboule-tout social", expression désignant les "accords compétitivité-emploi" tels qu'annoncés par Nicolas Sarkozy et la "précarité" qui en découlera.

Il l'avait écrit sur . Il l'a répété, mardi soir, lors d'un meeting, à Villeurbanne. Selon le candidat du Front de gauche, les annonces faites par le Président, Nicolas Sarkozy, vont conduire tout droit à "la liquidation de l'Etat social républicain". Inacceptable pour l''eurodéputé.

A la tribune et face à une salle comble, M. Mélenchon s'est livré à un petit rappel des fondamentaux juridiques (hiérarchisation des nomes notamment) pour opérer sa démonstration, invitant par ailleurs les médias à s'intéresser à un sujet central dans la vie quotidienne des gens.

Une menace pour le droit social

Pour M. Mélenchon, le danger provient des "accords compétitivité-emploi".

A défaut d'une entente salaire-contre emploi, entre les partenaires sociaux, dans un délai de deux mois, le président de la République entend légiférer pour qu'ils puissent être imposés collectivement, après vote majoritaire des syndicats représentatifs, alors que jusqu'ici les entreprises faisaient signer à chaque salarié un avenant.

Autrement dit, "le contrat local" deviendrait "supérieur à la loi", explique M. Mélenchon. Une modification fatale, selon lui. Comment voulez-vous qu'un salarié isolé, parfois en situation de précarité, puisse s'opposer à la volonté de l'employeur ?, fait-il valoir.

Les travailleurs n'ont pas la capacité de résister aux menaces et injonctions du patronat. Or, le patronat ne manquera pas d'exiger l'augmentation du temps de travail ou la baisse des salaires, prévient M. Mélenchon.

"On ne veut pas que le contrat soit supérieur à la loi"

Pour M. Mélenchon, c'est clair : ce que propose M. Sarkozy, "c'est ni plus ni moins de généraliser la méthode employée contre les Conti de Clairoix. Les salariés devront à chaque fois faire face à l'odieux chantage à l'emploi", écrit-il sur son blog.

"On ne veut pas que le contrat soit supérieur à la loi", a lancé l'eurodéputé mardi soir.

La loi doit rester le socle car c'est elle qui protège les travailleurs.

François Hollande commet une "erreur terrible"

Rappelant qu'"aucun syndicat ne réclame que les négociations d'entreprises soient supérieures à la loi", M. Mélenchon a dénoncé la position de son concurrent socialiste.

François Hollande fait lui-même une "erreur terrible", en se disant favorable à ce que la garantie du respect de ces accords soit inscrite dans la Constitution, a rappelé M. Mélenchon, faisant allusion à une tribune du député de Corrèze, publiée cet été dans Le Monde.

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