Remaniement, réformes, majorité : Ayrault s'explique dans une interview
Le Premier ministre se dit notamment "favorable" à un gouvernement resserré, dans un entretien au "Parisien-Aujourd'hui en France".
"En Europe, beaucoup de gouvernements ont moins de ministres et ça ne marche pas plus mal." Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se dit "favorable" à un gouvernement resserré, dans une interview publiée dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, dimanche 2 mars. "Le 19 février dernier, lorsque nous avons accueilli un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée, on a vu qu'il y avait quand même une petite différence de nombre...", ajoute Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement français compte 38 membres, contre 17 outre-Rhin.
Le Premier ministre s'est également exprimé sur d'autres sujets. Francetv info résume l'essentiel de ses déclarations.
Sur le remaniement
En outre, Jean-Marc Ayrault balaie les rumeurs sur un éventuel changement de Premier ministre après les élections municipales. "Vous me trouvez usé et fatigué, vous ? Pour exercer cette très lourde responsabilité, il faut de la sérénité, de la distance, ne pas se laisser influencer par les aspects secondaires et être totalement disponible. Eh bien, je le suis !", fait-il valoir.
"Je ne me laisserai pas dévier de ma mission par quelque anecdote que ce soit, ni par quelques commentaires, spéculations ou fantasmes. Ça n'a aucun intérêt et ça ne m'impressionne pas !", martèle l'ancien maire de Nantes.
Sur ses relations avec les Verts
A trois semaines du premier tour d'élections municipales délicates pour la majorité, le Premier ministre a finalement décidé de ne pas rallumer la guerre dans le bocage de Notre-Dames-des-Landes, évitant ainsi de braquer ses alliés écologistes. "Il y a toujours eu un désaccord entre les écologistes et nous sur ce sujet. Mais cela ne nous a jamais empêchés de diriger des collectivités ensemble sur le plan national, puisque nous avons acté ce désaccord", explique-t-il dans Le Parisien.
Le Premier ministre tente aussi de rassurer les écologistes sur d'autres sujets sensibles. Il réaffirme la volonté du gouvernement de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim et de réduire la part du nucléaire en France de 75 à 50%. Il s'exprime aussi sur l'exploitation des gaz de schiste, à laquelle le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, est favorable. "La loi interdit aujourd'hui l'exploitation des gaz de schiste. Et il n'y a pas un euro prévu pour la recherche d'une autre technologie dans le programme des investissements d'avenir", martèle-t-il.
Sur les réformes à venir
Jean-Marc Ayrault met aussi le cap sur l'après-municipales, la future adoption du Pacte de responsabilité et les économies de 50 milliards en trois ans à trouver, de même que la remise à plat fiscale, qui n'est pas "enterrée". "Les choses avancent pour remettre à plat la fiscalité des entreprises et des ménages. Les premières mesures interviendront dans la loi de finances pour 2015", indique-t-il.
"Il n'y aura pas d'impôt supplémentaire, ni d'augmentation ! Que ce soit sur la CSG ou sur la TVA d'ailleurs", promet Jean-Marc Ayrault. Il précise que les économies se feront "sur le budget de l'Etat, sur celui de la Sécurité sociale et sur celui des collectivités locales". "Ma conviction, c'est qu'on se souviendra que 2014 aura permis au pays de réussir", affirme-t-il.
Par ailleurs, le Premier ministre affirme de pas avoir "cédé" à la Manif pour tous. Il annonce des propositions de loi "dans les prochains mois" sur les familles recomposées, le problème de la garde alternée ou encore le rôle des beaux-parents.
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