Jean-Vincent Placé quitte à son tour EELV
Au lendemain du départ de François de Rugy, le président du groupe écologiste au Sénat Jean-Vincent Placé a annoncé vendredi qu'il quittait à son tour le parti Europe Écologie-Les Verts. "Je pars et ce n'est pas de gaîté de coeur. EELV c'est un astre mort, une structure morte qui donne aujourd'hui une vision caricaturale et politicienne de l'écologie ", indique-t-il.
"Je veux faire de la politique, je veux peser sur les choses, sur la conférence climat et la transition écologique. Je veux fédérer autour de moi et François de Rugy, un grand mouvement de l'écologie réformatrice. Et non pas une écologie refermée, sectaire, identitaire et tournée vers l'extrême gauche comme on le voit aujourd'hui. Mon objectif c'est d'animer l'écologie réformatrice qui assume la mondialisation, qui s'inscrit dans l'économie de marché et qui veut faire changer les choses. Comme le dit François de Rugy : pour moi, EELV, c'est fini ! ", a expliqué Jean-Vincent Placé.
On récapitule : les deux présidents des groupes écologistes au Parlement (Assemblée et Sénat) démissionnent de leur parti. Tout cela à quelques heures de l’arrivée à La Rochelle d’Emmanuelle Cosse, patronne d’EELV.
S'allier avec la majorité ? Ou avec le parti de gauche ?
Cette crise couvait en fait depuis avril 2014. A peine Manuel Valls arrivé à Matignon, et aussitôt Cécile Duflot quittait le gouvernement. Au sein des Verts, la tension est ensuite monté au fil des mois : retourner ou pas au gouvernement, à quelles conditions... Sous l’impulsion de Duflot, le parti a basculé à gauche, courte lune de miel avec Jean-Luc Mélenchon.
Mais aux élections départementales l’an dernier, et maintenant aux régionales, des alliances se sont scellées avec le Parti de gauche. Démarche "suicidaire ", pour Jean-Vincent Placé. Surtout quand le FN peut l’emporter. Jean-Luc Mélenchon a réagi vendredi aux deux départs :
La droite des Verts a clarifié sa position. Elle part. Vivement la même chose au #PS.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 28, 2015
Leur objectif : "entrer au gouvernement " ?
Désaccord stratégique majeur donc… Alors y aura-t-il d’autres départs ? Pour l’instant, les autres réformistes, comme Barbara Pompili et Denis Baupin restent à EELV. Et le courant qu’incarne de Rugy et Placé est minoritaire dans le parti, pas plus de 15 à 20 % des militants.
Selon Noël Mamère sur France Info, ils quittent d'ailleurs le parti parce qu'"ils sont minoritaires aux sein d'EELV". "On assiste à une sorte de compétition entre des gens qui ont pour objectif d'entrer au gouvernement, et donc qui se préparent à ce grand remaniement que François Hollande voudrait réaliser après la grande conférence sur le climat. Donc tout cela me semble assez insignifiant ", ajoute le député écologiste de Gironde et maire de Bègles.
Le fait marquant : c’est que la clarification intervient dès cette rentrée, alors que les états majors l’attendaient pour après les régionales de décembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.