L'ex-maire de Toulouse et Défenseur des droits Dominique Baudis est mort
Ancien journaliste de radio et de télévision, il fut également président du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de l'Institut du monde arabe. Il est mort à l'âge de 66 ans, à Paris.
Le Défenseur des droits et ancien maire centriste de Toulouse Dominique Baudis est mort jeudi 10 avril, à quatre jours de son soixante-septième anniversaire, annonce l'autorité qu'il dirigeait.
Dominique Baudis avait été opéré il y a quelques mois du cervelet, a précisé un proche. Il avait été admis le 5 avril à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, "à l'issue d'un courageux combat contre le cancer qu'il a mené sans relâche au cours de ces derniers mois", indique le site du Défenseur des droits. "L'institution lui rendra hommage dans les jours qui viennent."
Des débuts dans le journalisme
Diplômé de Sciences Po, Dominique Baudis débute une carrière de journaliste au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF puis de TF1 au Proche-Orient, il couvre la guerre du Liban. De retour à Paris, il présente le journal télévisé de 1978 à 1980 sur TF1, puis celui de FR3 jusqu'en 1982.
La politique, dans les pas de son père
Dominique Baudis délaisse ensuite le journalisme pour embrasser une carrière politique. Il succède à son père, Pierre Baudis, en devenant maire de Toulouse en 1983. Une fonction qu'il conserve jusqu'en janvier 2001.
Engagé au centre, à l'UDF, il occupe successivement les postes de président du conseil régional de Midi-Pyréenées, de député de la Haute-Garonne, puis de député européen. En 2001, il revient à son premier domaine d'expertise, les médias, en prenant la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Victime de la rumeur
En 2003, il est victime d'une rumeur destructrice dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre. Mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse, il est accusé de proxénétisme, de viol, de meurtre d'actes de barbarie.
Dominique Baudis choisit de révéler publiquement l'affaire dans le 20 heures de TF1. Transpirant à grosses gouttes sur le plateau, l'opération est pour lui un échec en terme de communication. "La sueur perle à mon front, comme souvent lorsque je parle à la télévision ou en public, en situation de stress", écrit Dominique Baudis plus tard dans son livre Face à la calomnie, rappelle le Nouvel Observateur. Il est totalement innocenté par la justice en 2005.
Un homme "sincère", "un grand serviteur"
Elu à la présidence de l'Institut du monde arabe en 2007, puis pour un nouveau mandat au Parlement européen en 2009, il termine sa carrière par un mandat de six ans non renouvelable au poste de Défenseur des droits. Il est nommé en 2011 par Nicolas Sarkozy à la tête de cette institution, chargée de veiller à la protection des droits et des libertés et à la promotion de l'égalité.
De nombreux politiques ont rendu hommage à Dominique Baudis à l'annonce de sa mort. "Un homme bien", pour le député UMP Bruno Le Maire. "Sincère", assure le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. "Un grand défenseur" de l'Europe, "un immense serviteur" de la France, salue le président de l'UDI Yves Jégo.
J'apprends avec beaucoup de tristesse la disparition de Dominique #Baudis : un homme bien.
— Bruno Le Maire (@Bruno_LeMaire) April 10, 2014
Avec la disparition de Dominique Baudis l'Europe perd un grand défenseur et la France un immense serviteur
— Yves Jégo (@yvesjego) April 10, 2014
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