Cet article date de plus d'onze ans.

La campagne des municipales à Paris à l'ère numérique

Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko Morizet (UMP) le savent : le web et le numérique en général représentent des enjeux stratégiques. De chaque côté un logiciel de campagne a été mis au point pour cibler les électeurs potentiels. Leurs noms : "Memento" chez NKM, "50+1" côté Anne Hidalgo ainsi que "Blue State Digital".
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Les logiciels brassent tous types de données électorales et sociologiques pour cibler au mieux qui sera plus sensible, qui est un potentiel abstentionniste etc. "Toutes les données socio- démographiques, économiques, sont disponibles comme les études de l'INSEE, les données électorales et vont nous donner des éléments de contexte pour alimenter notre réflexion et la manière dont on va cibler nos actions " précise Hugues Charpentier de l'équipe "mobilisation" chez NKM.

Résultat, des centaines de données qu'il faut croiser, recouper, analyser pour permettre aux QG de chaque candidat de dresser une carte très stratégique de Paris et d'envoyer ses militants dans tel immeuble du XIIème arrondissement pour parler, par exemple, de transport ou telle rue du XXème pour évoquer la sécurité.

"Très utile " avoue Clémence Pène, la responsable de la campagne numérique d'Anne Hidalgo : "Ca me permet de déterminer quels sont les meilleurs horaires pour envoyer les mails, es-ce que les liens ont été partagés... c'est une élection un peu à l'américaine avec des états à bascule qui sont en l'occurrence des arrondissements vraiment stratégiques. Donc l'élection se joue à l'échelle hyper- locale, c'est pour cela qu'on a besoin de technologies de ciblage vraiment sophistiquées ."

Une technique inspirée de la campagne d'Obama

La référence aux Etats-Unis n'est pas un hasard. Chaque camp a mis en place des outils qui ressemblent plus ou moins à ceux développés pour Barack Obama en 2008 et 2012. La campagne socialiste à Paris utilise d'ailleurs les services de trois Français qui ont participé activement aux campagnes numériques du président américain.

Où est la limite de cette exploitation des données personnelles et publiques par les candidats ?

La France est sur ce point beaucoup plus protectrice que les Etats-Unis avec des règles strictes. Delphine Krust, avocate en Droit juridique détaille : "Les fichiers de la commune des élèves inscrits à l'école, c'est un fichier mairie pour les besoin de la commune, c'est interdit de l'utiliser en tant que candidat ."

Pour être sûr que les candidats sont dans les clous, la CNIL la commission informatique et liberté a mis en ligne "un manuel de campagne à l'ère numérique" avec sur 52 pages... les droits.. les interdits et la liste des données qu'ils peuvent utiliser pour leur campagne.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.