La droite claque la porte de l'Association des départements
Coup politique ou expression d'un ras-le-bol partagé ? Les conseils généraux de droite portent un rude coup à l'Association des départements de France à l'occasion de sa première convention, jeudi et vendredi à Lille. Protestant contre "la mort des départements ", ils accusent l'association, dirigée par des élus gauche, aux commandes dans les deux-tiers des départements de "complaisance " et ils suspendent leur participation financière.
Ce départ en fanfare ne tombe pas en tout cas dans un contexte serein. L'association regroupe les 101 départements français et leur première convention se veut large rassemblement. Tous les conseillers généraux ont été conviés, et pas seulement les exécutifs. Le Premier ministre a jugé bon d'y faire le déplacement demain, signe que le gouvernement cherche à calmer la grogne qui monte dans ces institutions, à la fois proches des citoyens et pas toujours bien comprises, malgré leur ancienneté.
Les "mal aimés" de la République
Le malaise vient d'ailleurs en partie de cette position délicate, qui nourrit des projets de fusion avec les régions, portés notamment par Jean-François Copé ou François Fillon. De controverses sur le "gâchis" en polémiques sur le "mille-feuille administratif", les conseillers généraux se sentent mal aimés. D'autant que le loi de décentralisation Ayrault, en discussion en ce moment au Parlement, prend acte de la montée en puissance de l'échelon des métropoles.
Nos vieux départements, création de la Révolution, se sentent donc pris en sandwich. Ils ont pourtant la main sur des secteurs de toute première importance, comme le RSA, les collèges ou encore l'entretien des routes et le transport scolaire. Financièrement, ils pèsent quatre fois plus lourd que les régions.
Pression fiscale
Mais rigueur budgétaire oblige, l'Etat les met au régime. Déjà, sous Nicolas Sarkozy, les joutes politiques sur le thème de la compensation incomplète des transferts de compétences Etat-départements - RSA, certains personnels administratifs, les routes nationales - émaillaient l'actualité. Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de reprendre 1,5 milliard d'euros dans la dotation des départements. En échange, il leur accorde le bénéfice des "frais de notaire" que paient les acheteurs de bien immobiliers (bénéfice : 860 millions d'euros). Et avec, la possibilité d'augmenter cette taxe : "un bon compromis ", commente le président de l'association des départements, Claudy Lebreton. Mais qui ferait retomber sur le dos des départements la responsabilité d'une hausse de la pression fiscale : peu enviable alors que se profilent les élections cantonales de 2015, qui seront rebaptisées élections départementales.
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