La droite se déchaîne contre Martine Aubry
“J'ai un peu l'impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité”. C'est cette petite phrase, prononcée hier par Martine Aubry en clôture de la convention nationale du PS, qui a mis le feu aux poudres.
_ Bernard Madoff, souvenez-vous, c'est cet escroc qui a été condamné l'an dernier aux Etats-Unis à 150 ans de prison...
Tous les ténors de la majorité sont tombés sur le dos de la Première secrétaire du PS.
_ Dernier en date, et pas des moindres, François Fillon. Dans un communiqué, le Premier ministre estime que “par ses attaques brutales et dérisoires contre le président de la République, Martine Aubry abaisse le débat politique. En privilégiant les formules injurieuses plutôt que les analyses de fond, le Parti socialiste ne s'honore pas”.
Avant lui, c'est tout l'appareil UMP, ou presque, qui s'était dressé comme un seul homme - en ne prenant pas nécessairement de gants.
Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, s'est dit “profondément scandalisé” et a dénoncé des “injures publiques”.
Nadine Morano, la secrétaire d'Etat à la Famille, a précisé sa pensée : “les membres du parti socialiste devraient exiger de leur première secrétaire des excuses
voire une démission”.
_ Quant à Frédéric Lefebvre, porte-parole du mouvement, jamais en reste, il a estimé “regrettable que Mme Aubry s'abaisse à injurier le président de la République en le comparant notamment à un escroc”.
Ce n'est pas ce que j'ai fait, s'est défendue Martine Aubry. Aujourd'hui, elle a expliqué qu'elle avait mis en cause, non pas le chef de l'Etat, mais ses démonstrations “pas crédibles” sur les comptes publics. Et de conclure : “les mots ont un sens. Bien sûr, je n'ai pas comparé le président de la République à Madoff”.
Mais l'occasion était trop belle, semble-t-il, pour la majorité...
Guillaume Gaven, avec agences
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