La France est prête à constituer "une avant-garde" dans la zone euro (Hollande)
Dans une longue interview accordée au Journal du Dimanche, ce matin, le président François Hollande revient sur la crise grecque et souhaite que la zone euro se dote d'un gouvernement, avec des ministres et un chef. Un gouvernement de l'Euro qui disposerait de son propre budget et qui serait placé sous le contrôle d'un parlement.
Tirer les leçons de la crise grecque... François Hollande avait déjà lancé cet appel dans son interview du 14 juillet. Mais son appel avait eu peu d’écho en Europe. Il récidive donc aujourd’hui et se fait un peu plus précis. Il veut changer le fonctionnement de l'Europe pour ne surtout pas revivre les tensions de ces dernières semaines. Le Président français veut qu'un gouvernement et qu'un parlement se chargent de diriger la zone euro, mais pour y arriver il veut d'abord rallier l'Allemagne et quelques pays moteurs parce qu'il est convaincu qu'emmener les 19 pays de la zone euro en même temps, ce sera impossible. Il faut une "avant-garde", explique François Hollande. L'entourage du chef de l'Etat assure qu'il ne s'agit pas d'une initiative personnelle, isolée, car François Hollande est, depuis la crise grecque, tous les jours au téléphone avec Angela Merkel. Sauf que pour l'instant, la chancelière allemande n'a pas repris publiquement ces propositions. Angela Merkel partage simplement le constat : il faut faire quelque chose, l'Europe ne peut pas en rester là.
L'Elysée compte sur des rendez-vous européens à la rentrée pour que cette idée de gouvernement de la zone euro ne tombe pas dans l'oubli.
Les réactions politiques
Sur France info, le député européen Alain Lamassoure (LR) s’est dit "un peu perplexe devant ces propositions qui sont vieilles de 25 ans. Le gouvernement de la zone euro, il existe, il a été créé. Il s’est réuni la dernière fois il y a huit jours pour traiter de la Grèce ", explique-t-il.
Manuel Valls soutient pour sa part le chef de l’Etat. "L'idée qu'il y ait une avant-garde dans laquelle la France, l'Allemagne, l'Italie, les pays fondateurs s'engagent pleinement, oui je crois que c'est important ", a déclaré le Premier ministre depuis Avignon où il est en déplacement.
Pascal Cherki est député socialiste de Paris. Frondeur, il est allé soutenir le vote du "Non" au dernier référendum grec. Il a réagi aussi aux propos de François Hollande qui plaide en faveur d'un gouvernement de l'euro zone. Selon lui, "la question ce n’est pas tellement les déclarations, c’est les moyens pour les réaliser. Or, depuis plusieurs années en Europe, la question est quelle est la stratégie réelle de la France ."
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