La députée Danièle Obono en esclave dans "Valeurs Actuelles" : condamnation politique unanime
Pour le Premier ministre, Jean Castex, "cette publication révoltante appelle une condamnation sans ambiguïté". Dans un texte de fiction accompagné de dessins, la députée de La France insoumise Danièle Obono est représentée en esclave.
Dans son dernier numéro, l'hebdomadaire Valeurs Actuelles dépeint la députée Danièle Obono au temps de l'esclavage. Dans un récit de sept pages sur l'esclavage en Afrique, publié cette semaine, la députée La France insoumise de Paris, est notamment représentée enchaînée par le cou. "Cette publication révoltante appelle à une condamnation sans ambiguïté", a dénoncé sur Twitter, samedi 29 août, le Premier ministre, Jean Castex. Il a indiqué qu'il partageait "l'indignation" de la députée LFI de Paris et l'a assuré "du soutien de l'ensemble du gouvernement". "La lutte contre le racisme transcendera, toujours, dans nos clivages", a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron a appelé Danièle Obono en fin de matinée pour "lui témoigner sa sympathie et sa solidarité", a appris franceinfo auprès de l'entourage du président. "Il condamne toute forme de racisme", ajoute l’entourage d'Emmanuel Macron.
On est libre d'écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi
Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justicesur Twitter
"On est libre aussi de le détester, moi je le déteste et suis à vos côtés", a ajouté le Garde des sceaux. De son côté, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand a dénoncé une "ignoble représentation" et des "abjections". Il a assuré de son soutien à Danièle Obono et s'est dit "à ses côtés pour lutter contre le racisme et pour le respect dû à tous les élus de la République".
Ignoble représentation d’une parlementaire. À ses côtés pour lutter contre le racisme et pour le respect dû à tous les élus de la République.Tout mon soutien personnel et celui de l’Assemblée nationale face à ces abjections. https://t.co/PfAMU30wFY
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) August 29, 2020
Le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a condamné sur Twitter la publication, "d'un mauvais goût absolu" : "Le combat politique ne justifie pas ce type de représentation humiliante et blessante d'une élue de la République", selon lui.
"Une fiction mettant en scène les horreurs de l'esclavage", se défend l'hebdomadaire
Danièle Obono a vivement critiqué vendredi 28 août la publication de Valeurs Actuelles, la qualifiant de "merde raciste dans un torchon illustrée par les images d'une députée française noire africaine repeinte en esclave". Elle a pointé du doigt "l'extrême-droite, odieuse, bête et cruelle, bref égale à elle-même".
Un tweet qui lui a valu une réponse de la part de l'hebdomadaire, là encore sur le réseau social. "Il s'agit d'une fiction mettant en scène les horreurs de l'esclavage organisé par des Africains au XVIIIe siècle", a répliqué Valeurs Actuelles. Pour le journal, il s'agit d'une "terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir et qu'apparemment, chère Danièle Obono, vous ne voulez pas lire".
Notre réponse suite à la polémique autour du roman de l'été consacré à Danièle Obono, cette semaine dans Valeurs actuelles. pic.twitter.com/GHVzHBSdvQ
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) August 29, 2020
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.