Loi contre le séparatisme : "S'il s'agit uniquement de porter le fer contre l'islam, je ne suis pas d'accord", déclare Alexis Corbière
Pour le député La France insoumise, il y a de la part du gouvernement "une incompréhension totale de ce qu'est la laïcité".
Le projet de loi contre le "séparatisme", chantier lancé par Emmanuel Macron en février contre les communautarismes religieux, doit être présenté en Conseil des ministres à l'automne. "S'il s'agit, derrière cette loi, uniquement de porter le fer contre l'islam, les associations qui sont animées par des gens qui sont de confession musulmane, en traquant des animateurs sportifs qui ont des convictions spirituelles, je ne suis pas d'accord", a déclaré Alexis Corbière, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, mardi 8 septembre sur franceinfo.
"Par contre, que les choses soit claires, évidemment, il faut travailler à ce qu'il n'y ait pas derrière une association d'aide scolaire je ne sais trop quelle activité sectaire", a-t-il poursuivi.
Je suis pour évidemment combattre l'obscurantisme religieux, le repli sectaire, mais j'entends des choses de la part du gouvernement qui me semblent être une incompréhension totale de ce qu'est la laïcité.
Alexis Corbière, député LFIà franceinfo
"En République, les fidèles doivent respecter la loi, mais les religions n'ont pas à prêter allégeance aux lois de la République. C'est autre chose, les religions. Par exemple, les grandes religions monothéistes ne reconnaissent pas le mariage de personnes de même sexe, les grandes religions monothéistes ne sont pas d'accord avec le droit à l'IVG. Et pourtant, les lois de la République le permettent. Donc, j'entends des choses qui visent aujourd'hui à tout mélanger", a-t-il déploré.
Le gouvernement veut en "faire plus que Mme Le Pen"
"J'ai envie de dire : Aristide Briand, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. La loi de 1905, c'est : liberté de conscience, liberté de culte, pas de financement public des religions. Mais après, une religion, ça n'est pas une démocratie, ça n'est pas la République, qu'on ne mélange pas tout et qu'on ne crée pas l'ère du soupçon généralisé", a lancé Alexis Corbière, accusant le gouvernement de vouloir "faire plus que Mme Le Pen".
"Plutôt que d'inventer des bazars, des machins, des lois incompréhensibles dont le seul but est d'agiter 2022 sur le thème 'J'en fais plus que Mme Le Pen', je dis à Mme Schiappa [ministre déléguée à la Citoyenneté] : arrêtez votre bazar, donnez-nous des assistantes sociales."
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