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Ce que l'on sait de l'incendie du domicile breton de Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale

"Il s'agit d'un incendie criminel. Cela ne fait aucun doute", a indiqué le procureur de Brest. 



Article rédigé par franceinfo
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Richard Ferrand, le 5 décembre 2018, à Paris.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Murs noircis par la fumée, vitre détruite... Le député Richard Ferrand a porté plainte, vendredi 8 février, après une tentative d'incendie visant sa maison dans le Finistère. "Rien ne justifie les intimidations, rien ne justifie les violences et les dégradations", a dénoncé le président LREM de l'Assemblée nationale dans un communiqué. "Rien ne légitime la violence ou l’intimidation à l’égard d’un élu de la République", a pour sa part déclaré le président de la République, Emmanuel Macron. Voici ce que l'on sait de l'enquête à l'heure actuelle.

Que s'est-il passé ?

Le domicile privé du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, situé à Motreff, dans la circonscription du Finistère où il a été élu député, a commencé à prendre feu. L'alerte a été donnée par un voisin, vendredi vers 14 heures. "Ce n'est pas une résidence principale, cette maison n'était pas habitée", a expliqué Jean-Philippe Récappé, le procureur de la République de Brest, précisant qu'il n'était pas en mesure de dire quand les faits ont été commis. 

Richard Ferrand, qui se trouvait à Rennes au moment des faits, a posté sur Twitter deux photos montrant l'étendue des dégâts. 

"Un volet a explosé la vitre, cela s'est arrêté là, a relaté le procureur de Brest. Il n'y a pas de tag qui permettrait de mettre en lien avec les 'gilets jaunes', pas de revendications, pas de pénétration hostile dans la maison."

Le caractère criminel de l'incendie est-il avéré ?

Pas de doute pour Richard Ferrand, qui évoque dans un communiqué "un incendie volontaire""La gendarmerie nationale ayant découvert sur place une couverture, un résidu de pneumatique, et une torche artisanale imbibée de carburant, l'origine criminelle ne semble pas faire de doute", affirme le président de l'Assemblée nationale dans ce court texte.

Des éléments confirmés par le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé : "Il s'agit d'un incendie criminel" d'après les premiers éléments, a-t-il affirmé. "Cela ne fait aucun doute."  "Il n'y a pas de tag qui permettrait de mettre en lien avec les 'gilets jaunes', pas de revendications, pas de pénétration hostile dans la maison", a précisé le magistrat.

Est-ce la première fois que le domicile d'un élu est visé ? 

Loin de là. Plusieurs résidences et permanences d'élus de la majorité présidentielle ont été prises pour cible depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", même si rien ne permet, à ce stade, de faire le lien entre l'incendie de la maison de Richard Ferrand et le mouvement de contestation. D'après une source parlementaire citée par l'AFP, une cinquantaine de députés ont été visés ces dernières semaines. Plusieurs d'entre eux avaient fait part de leur inquiétude, dans le cadre d'une enquête de franceinfo.

>> "La haine se focalise sur nous" : insultés et menacés, les élus LREM sous pression

En décembre, la devanture de la permanence du député LREM des Deux-Sèvres Guillaume Chiche a été dégradée et le bureau du député LREM de l'Hérault Philippe Huppé a été tagué. Le 31 décembre, le député LREM de Gironde Florent Boudié a annoncé son intention de porter plainte pour "provocation à la haine" après la découverte sur les murs de sa permanence à Libourne (Gironde) de tags qu'il attribue à la "mouvance identitaire, antimusulmans et antimigrants".

Début janvier, le député LREM de l'Eure Bruno Questel a porté plainte à son tour après avoir reçu un courrier de menaces de mort. Quelques semaines plus tôt, des coups de feu ont été tirés avec un fusil de chasse devant son domicile.

Quelles sont les réactions politiques ? 

De nombreux membres de l'exécutif ont condamné cet acte visant un poids lourd de la majorité. "Ceux qui intimident, menacent, agressent, vandalisent, brûlent, n'auront jamais le dernier mot en démocratie. Jamais. Nous sommes la République et nous les combattrons sans relâche", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. "S'en prendre au président de l'Assemblée nationale, c'est s'en prendre à la démocratie, c'est s'en prendre à la République, ce n'est pas anodin", a dénoncé sur franceinfo la secrétaire d'Etat, Marlène Schiappa. Sur Twitter, Emmanuel Macron a aussi apporté son soutien à Richard Ferrand.

Plusieurs figures de l'opposition se sont aussi exprimées. C'est notamment le cas du patron du PS, Olivier Faure, ou de Marine Le Pen qui a condamné "un acte extrêmement grave et totalement inadmissible". Yannick Jadot, tête de liste des écologistes aux européennes, a fustigé une "insupportable spirale de la violence". 

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