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Lancement de l'appel "Engageons-nous" : "L'idée, c'est de relancer le réformisme de gauche en France" explique Laurent Joffrin

L'ancien directeur de Libération, Laurent Joffrin, a présenté lundi à Paris son son mouvement pour recomposer la gauche.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurent Joffrin lors d'une conference de presse pour presenter son appel pour une recomposition de la gauche à Paris, le 20 juillet 2020. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"L'idée, c'est de relancer le réformisme de gauche en France", affirme lundi 20 juillet sur franceinfo l'ancien directeur de Libération, Laurent Joffrin, qui a lancé, le même jour, un appel, "Engageons-nous", signé jusqu'à présent par certaines personnalités comme Ariane Mnouchkine, Alain Touraine, Hélène Cixous, Mireille Delmas-Marty ou encore Agnès Jaoui et Denis Podalydès. Une première réunion de travail se tiendra fin août.

Comment décrire ce mouvement ?

Dans un premier temps, c'est une association. L'idée, c'est de relancer le réformisme de gauche en France. C'est simple. Il y a une gauche radicale, il y a une gauche écologiste, et la troisième composante, le troisième courant, tend aujourd'hui, au niveau national, à mon sens, à s'effacer. Il faut le refonder, le réinventer. Il est encore fort, on l'a encore vu lors des municipales, mais il faut renouveler le logiciel traditionnel de la social-démocratie, qui n'est plus adapté aujourd'hui. Il faut prendre à bras le corps les nouveaux défis de la société française, les nouvelles inégalités, la transition écologique, la lutte contre les discriminations. Tout ça doit être repensé à nouveaux frais. C'est ce travail-là dans lequel je m'engage avec l'association. Il y avait 130 signataires, maintenant en quelques heures on va s'approcher du millier.

Vous avez des signatures mais pas d'élus. N'est-ce pas étrange de vouloir faire de la politique sans politique ?

C'est une chose en deux temps : d'abord, on va animer cette association, qui va faire un travail de fond, à la fois sur les diagnostics et les propositions, et puis sur la réflexion stratégique. Et ensuite, une fois que ce mouvement sera lancé, on va travailler pendant l'été et à la rentrée, il y aura un nouvel appel à créer un mouvement nouveau.

Pour gagner la présidentielle en 2022, il faudra peut-être la gauche réunie. Pensez-vous arriver à convaincre, par exemple Jean-Luc Mélenchon, de se retirer pour rassembler tout le monde ?

Je ne m'occupe pas de cela pour le moment. Il y a un processus unitaire en cours, qui a bien marché aux municipales, c'est très bien. Mais au niveau national, il faut rééquilibrer cette gauche. On ne peut pas gagner uniquement avec une gauche radicale, ou avec une gauche strictement écologique. Il faut avoir une aile qui est celle du réformisme de gauche, mais un réformisme qui n'est pas mou. Il faut des réformes de rupture, un projet de transformation sociale. Il faut mettre la France sur une voie différente. Il faut le faire avec réalisme.

L'ombre de François Hollande plane-t-elle derrière vous, c'est ce qu'on dit ?

On dit ça car j'ai des relations très anciennes avec François Hollande, que j'ai connu il y a très longtemps, pendant mes études, et on a gardé des liens, mais c'est tout. La question de l'incarnation, de la candidature, n'est pas du tout à l'ordre du jour, elle sera à l'ordre du jour dans un an. Aujourd'hui, les signataires qui m'ont rejoint ne sont pas là pour ça : ils m'ont rejoint pour travailler sur le fond et la stratégie. Je crois que François Hollande trouve ça intéressant, mais il ne veut pas s'en mêler.

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