Le laconique soutien de Sarkozy à Eric Woerth
En déplacement dans la "Metal Valley" de la Côte-d'Or sur le thème de la compétitivité industrielle, le chef de l'Etat n'espérait pas échapper aux questions de la presse sur l'affaire Woerth/Bettencourt. Il a donc eu tout le temps de soigner sa réponse.
A la question : "apportez-vous toujours votre soutien à Eric Woerth ?", le chef de l'Etat a répondu par un "oui" appuyé. Sans plus de commentaire.
_ A l'autre question : "le ministre du Travail est-il toujours à même de défendre la réforme des retraites ?", le chef de l'Etat s'est contenté d'acquiescer, sans faire plus de commentaire.
Depuis hier, les voix se multiplient à gauche pour demander la démission d'Eric Woerth. Dernier exemple en date : les députés communistes et apparentés demandent à Nicolas Sarkozy de retirer le dossier des retraites à Eric Woerth.
Du côté des syndicats, qui avaient jusqu'à présent refusé d'aboyer avec la meute, plusieurs responsables dont Bernard Thibault (CGT) et François Chérèque (CFDT) jugent à présent que son maintien leur pose "un vrai problème" .
Seule la présidente du Medef Laurence Parisot, estime que la fragilisation politique du ministre chargé de défendre la réforme des retraites ne viendra pas brouiller les débats (lire nos articles ci-dessous).
A quatre jours du coup d'envoi de débat parlementaire et d'une manifestation nationale des syndicats, les aveux d'Eric Woerth l'ont placé dans une situation des plus délicates.
_ Contrairement à ce qu'il martelait depuis des mois, le ministre du Travail a concédé, pour la première fois hier, être intervenu dans l'attribution de la Légion d'honneur au gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt. Eric Woerth a admis avoir écrit à Nicolas Sarkozy pour appuyer le dossier de Patrice de Maistre, qui a par ailleurs employé son épouse et compté parmi le premier cercle de donateurs de l'UMP.
Gilles Halais, avec agences
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