Le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou a enregistré dimanche un nouvel échec qui le marginalise
Le score de 4% lors du premier tour des régionales contrecarre la stratégie présidentielle de son leader.
Le parti centriste présentait des listes autonomes dans toutes les régions métropolitaines à l'exception du Languedoc-Roussillon, où il n'était pas représenté à la suite de dissensions internes.
A l'issue du premier tour, il réalise moins de la moitié de son score des européennes (8,45%), alors que son principal rival Europe Ecologie conforte sa place de troisième force politique (12,3%) devant le Front national (11 à 12%).
Le MoDem arrive même derrière le Front de gauche (6%), opposant déclaré à "l'arc central" (alliance de la gauche, du centre et de la "droite sociale") prôné par François Bayrou.
"C'est un mauvais jour pour nous. Nous n'avons pas réussi à regrouper les électeurs autour des listes et des candidats, souvent nouveaux, très souvent jeunes, que nous soutenions", a commenté dimanche soir François Bayrou, le visage tendu.
La numéro deux du MoDem, Marielle de Sarnez, a également exprimé "sa déception", son "sentiment d'échec" face à ce résultat. "C'est un moment difficile", a-t-elle confié.
Sur l'ensemble de la France, seul le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, tire son épingle du jeu avec 10,43% des suffrages et pourra se maintenir au second tour comme il l'avait annoncé. "J'aime les triangulaires, je gagne les triangulaires, je me shoote aux triangulaires", avait expliqué le bouillonnant élu.
Le MoDem a passé la barre des cinq pour cent dans quatre régions lui permettant de fusionner : Bretagne, Centre, Basse-Normandie et Corse.
Les personnalités du MoDem éliminées
Dans les autres régions, les personnalités les plus emblématiques du MoDem ont été éliminées. C'est le cas en Rhône-Alpes où Azouz Begag, ex-ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances obtient 4,5%.
En Ile-de-France, Alain Dolium, poulain de François Bayrou et symbole de la nouvelle génération démocrate, plafonne à 4%, tout comme l'ex-secrétaire national des Verts Yann Wehrling en Alsace.
La chute du MoDem annoncée par les sondages a entraîné le départ de nombreux militants et élus durant la campagne. Sa confirmation dans les urnes pourrait susciter de nouvelles turbulences internes.
"C'est un résultat catastrophique pour le MoDem" et "ce n'est pas la responsabilité des militants", a réagi Corinne Lepage qui a fait savoir lundi qu'elle quittait le parti. "Cela ne remet par forcément en cause les valeurs du MoDem mais cela remet parfaitement en cause le président et sa stratégie", a-t-elle lancé.
En février, Alexis Blanc, président MoDem en Charente-Maritimes, affirmait déjà dans un reportage de France 2 que "Le Modem est devenu une écurie présidentielle au service de François Bayrou".
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