Le nouveau gouvernement est resserré mais plus par son orientation politique à droite que par le nombre de ses membres.
La part belle a été faite à la droite de l'UMP, à son noyau dur, à savoir l'ancien RPR. La place des centristes et des radicaux est réduite à la portion congrue et la manifestation symbolique de ce "recentrage à droite" en est bien sûr le départ de Jean-Louis Borloo.
Celui qui représentait la caution sociale et écologiste de Nicolas Sarkozy a claqué la porte, faute d'avoir réussi à conquérir l'Hôtel Matignon. Sa nomination aurait pu pourtant donner à la seconde partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy une coloration sociale, voire plus humaine. Et d'ailleurs, il semble bien que le chef de l'Etat ait durant de longues semaines envisagé cette hypothèse.
Avec Jean-Louis Borloo, il pouvait espérer ramener à lui des électeurs déboussolés par la politique pratiquée en matière d'immigration - notamment en direction des Roms -, par la montée du chômage et de la précarité, et choqués par l'affaire Woerth/Bettencourt.
Une soustraction
La page de la réforme des retraites étant tournée, Nicolas Sarkozy aurait pu faire ce choix : élargir son assise en ouvrant plus largement les portes à toutes les sensibilités de la droite, se poser en fédérateur de toute la droite.
Mais il a au contraire choisi la voie de la soustraction et non de l'addition. Cinq centristes ont quitté le gouvernement pour deux qui y ont leur place, sans avoir le charisme ou l'aura d'un Jean-Louis Borloo ou même d'un Hervé Morin.
Les barons de l'ex-RPR, Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel, François Baroin, pour ne citer qu'eux, sont toujours là. Certains sont même revenus, comme Alain Juppé.
La diversité a disparu : exit les symboles, Fadela Amara et Rama Yade.
Candidatures centristes
Bref, à quelques exceptions près, le gouvernement est monocolore. Il est tourné vers l'électorat du 1er tour de Nicolas Sarkozy en 2007.
Et à cet électorat qui lui a fait savoir régulièrement ces derniers mois, au travers des sondages, que son coeur battait pour François Fillon, Nicolas Sarkozy a donc voulu donner des gages.
Tout comme aux députés UMP qui plébiscitaient le Premier ministre. Et ce au risque de rendre furieux les centristes peut-être conduits à promouvoir dorénavant une candidature de Jean-Louis Borloo à l'élection présidentielle. Candidature qui s'ajouterait éventuellement à celle de François Bayrou, voire à celle de Dominique de Villepin.
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