Cet article date de plus de douze ans.

Le parquet de Lille confirme l'ouverture d'une enquête préliminaire sur le PS du Pas-de-Calais

Le parquet de Lille a confirmé vendredi 9 décembre l'ouverture d'une enquête préliminaire à la suite d'accusations de financement occulte du PS du Pas-de-Calais, visant le député et maire de Liévin. L'UMP s'est engouffrée dans la brèche.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Pierre Kucheida, député-maire PS de Liévin. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le parquet de Lille a confirmé vendredi 9 décembre l'ouverture d'une enquête préliminaire à la suite d'accusations de financement occulte du PS du Pas-de-Calais, visant le député et maire de Liévin. L'UMP s'est engouffrée dans la brèche.

Le parquet de Lille a confirmé vendredi soir qu'une enquête préliminaire, révélée par la presse, avait bien été ouverte dans une affaire présumée de fausses factures touchant le PS du Pas-de-Calais.

Cette enquête, a-t-on appris auprès du parquet, a été entamée "sur dénonciation de la chambre régionale des comptes et de Gérard Dalongeville", l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont, révoqué en mai 2009 quelques semaines après sa mise en examen et son incarcération pour détournement de fonds, faux et usage de faux, puis corruption.

L'une des personnes visées, le député et maire (PS) de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, a assuré que "jamais personne" ne l'avait contacté dans le cadre d'une telle enquête, ni en avoir eu aucun signe.

Martine Aubry demande une "enquête interne"

La première secrétaire du PS et maire de Lille, Martine Aubry, avait annoncé dès jeudi soir qu'elle demanderait qu'une enquête interne soit menée sur les accusations de M. Dalongeville, qui affirme que M. Kucheida a mis en place un système de financement occulte du PS et d'emplois fictifs dans le Pas-de-Calais.

Mme Aubry a également annoncé qu'elle proposerait aux instances nationales du PS de geler la désignation de M. Kucheida comme candidat aux élections législatives de juin 2012.

Le Parti socialiste se réunit ce samedi en convention nationale à La Défense pour ratifier les candidatures aux législatives.

Jean-Pierre Kucheida aurait profité de ces fonctions

Président de l'Epinorpa - actionnaire public de la Soginorpa, bailleur social qui gère 63 000 anciens logements de mineurs - et d'Adevia, société d'économie mixte procédant aux aménagements fonciers, M. Kucheida aurait utilisé ces fonctions pour mener à bien des malversations, selon les accusations de M. Dalongeville.

Prêts toxiques, entorses à la réglementation sur les marchés publics et opérations immobilières comportant des écarts importants par rapport aux prix du marché : ces "pratiques problématiques" dans le département avaient été relevées, l'an dernier, par la cour régionale des comptes.

M. Kucheida a vivement condamné les accusations portées contre lui par Arnaud Montebourg dans une lettre adressée fin novembre à la patronne du PS . "C'est facile de balancer de la boue, c'est abominable. M. Montebourg, qui est mon voisin à l'Assemblée nationale, n'est jamais venu me voir pour me demander quoi que ce soit. Je lui aurais répondu. (..) C'est un couard."

L'UMP s'interroge sur le rôle de François Hollande

La déléguée générale adjointe au projet de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, s'est interrogée sur le rôle de François Hollande à la tête du Parti socialiste jusqu'en 2008, en commentant l'enquête de la justice lilloise sur la gestion du PS dans le Pas-de-Calais.

"Voilà deux fédérations extrêmement importantes", a-t-elle dit, faisant aussi allusion au PS des Bouches-du-Rhône. "Etonnamment, elles passent au travers des gouttes d'une vérification sur leur gestion. Peut-être pas depuis Martine Aubry, en tous cas précédemment", a ajouté la députée de Meurthe-et-Moselle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.