Législatives : menacé, François Bayrou écrit aux béarnais pour les convaincre de choisir "un homme de caractère"
Le président du MoDem, François Bayrou, en grande difficulté pour le second tour des législatives, a écrit mercredi aux habitants de sa circonscription béarnaise en les appelant à choisir, au-delà des désaccords passagers, "des hommes de caractère".
"Je vous écris cette lettre avec l'expérience et la foi de toute une vie" : dans une lettre à ses administrés, François Bayrou, député sortant de la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, donné perdant dans une triangulaire face à une PS et un UMP, joue son va-tout pour tenter de reconquérir son électorat.
"Dimanche, il ne s'agit plus vraiment d'un choix de partis : la recomposition de la prochaine Assemblée, on la connaît à peu près aujourd'hui. Le président aura une majorité (...). Il s'agit donc de choisir (...) votre meilleur porte-parole (...) qui fera entendre votre voix", écrit le responsable centriste en appelant ses compatriotes béarnais à voter pour "des élus libres".
"Pour moi, la politique est avant tout une question de valeurs"
"Si vous cherchez quelqu'un qui obéit aveuglément à un parti ou à un camp, je ne suis pas cet homme-là", explique-t-il, sans citer ses deux adversaires présentés au MoDem comme de simples porteurs d'étiquettes.
"Pour moi, la politique est avant tout une question de valeurs", explique le triple candidat à la présidentielle, qui a déboussolé son camp en se prononçant pour François Hollande, par désaccord avec la stratégie de clins d'œil au FN de Nicolas Sarkozy et dans une perspective d'union nationale face à la crise.
"L'unité nationale devra l'emporter"
"La crise arrive sur nous (...) et devant cette crise, je vous le dis, l'unité nationale devra l'emporter sur l'affrontement de partis", réaffirme François Bayrou dans son courrier, avant de s'adresser à ceux qui lui ont reproché sa "liberté de parole".
"Certains de mes électeurs ont été choqués par mon vote du 2ème tour de l'élection présidentielle. Je sais qu'ils sont de bonne foi", poursuit l'élu béarnais, qui a dû affronter durant sa campagne législative l'incompréhension d'électeurs de centre-droit qui l'avaient toujours soutenu.
"Mais je veux leur dire ceci : changez de point de vue! Faites confiance précisément à ceux qui prennent le risque de vous dire ce qu'ils pensent vraiment, ce qu'ils croient vraiment! Pas à ceux qui ne prennent jamais de risques parce qu'ils pensent d'abord à leur intérêt personnel", fait-il valoir.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.