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Les candidats à la primaire socialiste prennent leur distance avec Guérini

Après Martine Aubry, Manuel Valls a estimé mardi que le président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini devrait démissionner s'il était mis en examen dans l'affaire de marchés publics frauduleux visant son frère.
Article rédigé par Francetv 2012
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Martine Aubry et Manuel Valls échangent lors des universités d'été du parti socialiste à la Rochelle, le 28 août 2011. (AFP - Pierre Andrieu)

Après Martine Aubry, Manuel Valls a estimé mardi que le président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini devrait démissionner s'il était mis en examen dans l'affaire de marchés publics frauduleux visant son frère.

"Si les faits qui lui sont reprochés, notamment si dans la mise en examen il y a cette accusation d'association de malfaiteurs, oui évidemment, et c'est de sa responsabilité, Jean-Noël Guérini devra immédiatement (...) abandonner la présidence du conseil général", a estimé M. Valls sur RMC et BFMTV.

"Une telle accusation, une telle mise en examen (...) l'oblige à abandonner la présidence du conseil général et à se mettre en retrait du Parti socialiste", a poursuivi le député-maire d'Evry.

Le PS

Lundi, le premier secrétaire par intérim du PS Harlem Désir a assuré que M.Guérini, soutien de Mme Aubry à la primaire, devrait "immédiatement" démissionner en cas de mise en examen le 8 septembre. "Evidemment, la présomption d'innocence doit être respectée, et c'est pourquoi il faudra qu'il ait la possibilité de faire valoir ses arguments" mais "s'il s'agissait vraiment d'une mise en cause sur des chefs d'inculpation aussi graves - on parle de 20 millions d'euros trouvés sur des comptes à l'étranger - en lien avec l'exercice de responsabilités d'élu, je demanderais aux socialistes de faire en sorte que nous prenions des décisions claires. En tout cas, nous, nous serons extrêmement fermes", a prévenu M. Désir.

Laurent Fabius, qui soutient la candidature de Martine Aubry, a concédé que ce n'était "pas une affaire facile". "On va voir ce que va être la décision du juge", a jugé l'ancien Premier ministre sur I-Télé. "D'un côté, il faut respecter la présomption d'innocence et de l'autre, naturellement, il ne faut pas mettre en difficulté le Parti socialiste", a-t-il ajouté.

Jean-Noël Guérini riposte

Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a immédiatement repliqué en déclarant qu'il n'accepterait "pas d'être un bouc émissaire". Il a qualifié Harlem Désir de "professeur de morale" qui "oublie qu'il a été lui-même condamné" en décembre 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d'amende pour avoir perçu des salaires fictifs d'une association lilloise en 1986 et 1987.

"Faut-il rappeler (à M. Désir) ce qu'est la présomption d'innocence et lui indiquer qu'une mise en examen n'est pas une condamnation? Pourquoi exiger de moi une démission qui n'a jamais été réclamée à bien d'autres élus, socialistes ou non? Je n'accepterai pas d'être un bouc émissaire!". "Innocent, je me défendrai et m'expliquerai comme je souhaite le faire depuis plusieurs mois sur une affaire que des tribunaux médiatiques expéditifs ont déjà jugée", poursuit-il. "Et s'il faut donner l'exemple, que le Premier secrétaire du Parti socialiste par intérim soit le bon élève et commence par le faire. Il a été condamné? Alors qu'il démissionne!"

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