Les législatives, pour transformer l'essai présidentiel à gauche ?
Il n'est pas forcément très facile de passer derrière la présidentielle - il n'est pas forcément très facile de susciter le même intérêt chez les électeurs. Dans l'histoire de la Ve République, jamais une élection législative n'a réussi à faire se déplacer autant de monde qu'une présidentielle.
46 millions d'électeurs sont tout de même appelés aux urnes aujourd'hui, en ce premier tour des législatives, pour départager les 6.603 candidats à la députation.
Les Français de l'étranger
La nouveauté du scrutin, c'est bien l'élection, pour la première fois, de représentants des Français de l'étranger : 11 députés siégeront à l'Assemblée. Mais comme le nombre total de députés n'a pas changé, il a fallu leur faire de la place.
Un vaste redécoupage électoral a eu lieu en 2010 — le dernier avait eu lieu en 1986, qui a aussi permis de tenir compte de l'évolution démographique du pays. 330 circonscriptions ont ainsi été redécoupées. Les mauvaises langues ont suggéré que ce découpage était forcément plus favorable au pouvoir en place...
Majorité absolue ou relative pour le PS ?
Reste que la physionomie de la carte politique de la France devrait bien être chamboulée, dimanche soir prochain. Par la nature même du calendrier électoral, dont l'inversion a été décidé en 2002 : à l'époque, le but était de donner une majorité parlementaire au nouveau président.
C'est tout l'enjeu de ces législatives : en cas de victoire, le Parti socialiste disposera-t-il seul d'une majorité absolue ? Devra-t-il compter sur ses alliés proches, les écologistes d'EELV ? Ou plus lointains, le Front de gauche ? La majorité absolue, à 289 sièges, risque d'être difficile à atteindre seuls, d'autant que le PS a réservé 63 circonscriptions aux écologistes, dont une vingtaine de vraiment gagnables. Avec les écologistes, ça pourrait passer. Sinon, il faudra négocier pied à pied avec les futurs députés du Front de gauche.
Et à droite, quelle sera l'ampleur d'une éventuelle défaite ? Quel sera le poids du Front national ? Les multiples triangulaires que l'on annonce pourraient bien coûter des dizaines de sièges à l'UMP. Et si gauche totalise les 3/5e des sièges au Congrès (Assemblée et Sénat), cela lui permettrait de faire passer toute réforme constitutionnelle, une situation que la droite veut éviter.
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