Les politiques s'echarpent pour rendre hommage à De Gaulle

François Fillon était le premier sur les lieux. Tôt ce samedi matin, l'ancien Premier ministre s'est recueilli devant la sépulture du général De Gaulle, à Colombey-les-Deux-Eglises. 

Le député de la 2e circonscription de Paris n'a fait qu'ouvrir le bal. Après lui se sont succédées de nombreuses personnalités politiques, venues déposer une gerbe sur la tombe du général De Gaulle. Elles continueront à défiler toute la journée, en marge de la cérémonie commémorative pour le 43e anniversaire de la mort de l'ancien Président français. 

La présence d'Hidalgo dérange l'UMP

Jean-François Copé, l'actuel président de l'UMP, qui affectionne tout particulièrement ce moment, n'a lui pas pu faire le déplacement, en raison de la présence de sa femme à l'hôpital. Laurent Wauquiez devrait par contre se rendre sur place. 

Plus surprenant : Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, a elle aussi fait le déplacement. Une présence qui s'explique notamment par le fait que la capitale fait partie des cinq communes désignées à l'époque par le général De Gaulle chargées des commémorations. 

"En tant qu'élue parisienne, je lui reconnais vraiment la force qu'il a incarné, et notamment, le fait qu'il ait pensé la libération de son pays. Il a été aussi un élément moteur dans l'aide qu'il a apporté notamment aux insurgés parisiens. C'est un personnage très fort, structurant de notre histoire ", a expliqué Anne Hidalgo. 

Un hommage à De Gaulle qui n'est pas de l'avis du camp adverse, et que Pierre-Yves Bournazel, porte-parole de sa concurrente, Nathalie Kosciusko Morizet n'a pas manqué de qualifier de récupération : "Elle a combattu toutes les idées du général De Gaulle pendant longtems et des différents mouvements politiques qui s'en sont revendiqués.", a-t-il défendu. "Certes, De Gaulle appartient à tous les Français mais il faut un peu de cohérence et de consistance quand on fait de la politique. Je considère qu'à quelques mois des élections municipales de Paris, Mme Hidalgo fait de l'électoralisme un peu hasardeux ". 

Florian Philippot se revendique du gaullisme

Mais la présence d'Anne Hidalgo n'est pas la seule à avoir dérangé l'UMP, gêné par la présence d'autres partis politiques. Le vice-président du Front national Florian Philippot a également décidé de venir à Colombey, comme l'an dernier. 

"J'ai toujours dit que j'étais venu au Front national par gaullisme. Je dirais que notre projet est gaulliste, d'autres ne le diront pas ", a expliqué Florian Philippot. Sans manquer de jeter une petite pique aux autres élus présents ce samedi : "J'espère que ce n'est pas parce qu'il y a les élections, car je ne les ai pas vus l'an dernier, alors que moi j'y étais " (à écouter ci-dessous). 

Le vice-président du Front national, Florian Philippot. Christophe Morin © Maxppp

Bernard Accoyer dénonce une "récupération politique"

Comme la venue d'Anne Hidalgo, la présence de Florian Philippot a énormément dérangé l'UMP. Le député gaulliste Bernard Accoyer a souhaité rappeler que l'extrême-droite et le Parti socialiste étaient complètement opposés à Charles de Gaulle de son vivant.

"Il faut se rappeler que l'extrême-droite détestait le général De Gaulle. L'extrême droite a toujours soutenu l'OAS qui a d'ailleurs voulu tuer le général De Gaulle ", a-t-il expliqué. "Quant aux Parti socialiste, ils ont combattu politique le général avec une constance remarquable de 1958 à 1969. Ils le traitaient de dictateur ! ".

"Ce défilé ressemble quand même beaucoup à une récupération politique... ", a-t-il conclu (à écouter ci-dessous). 

Bernard Accoyer, ex-président (UMP) de l'Assemblée nationale. Charles Platiau © Reuters

A noter que François Hollande, le Président français, n'a lui pas souhaité se rendre sur la tombe du général De Gaulle pour la commémoration.