Les pro-Fillon multiplient les offensives contre Jean-François Copé dans la bataille pour l'UMP
Critiques de Roselyne Bachelot, ralliement de Valérie Pécresse à François Fillon, piques de NKM, appel de Laurent Wauquiez à laisser le champ libre à l'ex-Premier ministre... Les pro-Fillon multiplient les offensives contre Jean-François Copé.
L'UMP est un univers impitoyable. Surtout aux lendemains des défaites électorales de la présidentielle et des législatives. Et chaque jour qui passe, et qui rapproche le parti de son prochain congrès, voit les forces en présence se placer dans l'optique d'un duel Fillon/Copé. Critiques de Roselyne Bachelot, ralliement de Valérie Pécresse à François Fillon, piques de NKM, appel de Laurent Wauquiez à laisser le champ libre à l'ex-Premier ministre... Les pro-Fillon sont passés à l'attaque et multiplient les offensives contre Jean-François Copé dans la bataille pour l'UMP.
L'ancien locataire de Matignon, lui, garde le silence. Depuis le second tour des législatives, il ne s'est pas exprimé publiquement. En revanche, ses intimes s'expriment. Proche parmi les proches de M. Fillon, Mme Bachelot a dégainé la première en réclamant après la défaite "l'inventaire" du quinquennat Sarkozy et de la ligne de l'UMP.
Le revirement de Pécresse
La semaine dernière toujours, Xavier Bertrand, allié à François Fillon pour déloger Jean-François Copé - secrétaire général de l'UMP depuis 2010 et qui aimerait bien en devenir le président lors de l'élection, en novembre, par les militants - a tenté de s'emparer de la présidence du groupe à l'Assemblée. Le jour même, le néodéputé parisien recevait un renfort de poids. Valérie Pécresse, proche jusqu'alors de M. Copé au sein notamment de la bande des "Mousquetaires", annonçait son ralliement à François Fillon, "le meilleur pour nous faire gagner en 2017".
"C'était programmé pour être le point d'orgue de la journée. Pas de bol pour eux", ironise un copéiste, "c'est tombé comme un cheveu sur la soupe avec la victoire éclatante de Christian Jacob", soutien inconditionnel de Jean-François Copé, réélu haut la main dès le premier tour.
NKM : "On a besoin de savoir si la ligne Copé, c'est la ligne Buisson"
Nouvelle salve cette semaine des jeunes ambitieux de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, en réalité bien davantage anti-Copé que pro-Fillon. Quelques jours après avoir accusé Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy, d'avoir voulu "faire gagner Charles Maurras" (figure de l'extrême droite) plutôt que l'ancien président, NKM a sommé mercredi M. Copé de s'expliquer : "Patrick Buisson est, je crois, conseiller de l'UMP. Je voudrais entendre Jean-François Copé sur le sujet (...) On a besoin de savoir si la ligne Copé, c'est la ligne Buisson".
Dénonçant ces "procès d'intention", M. Copé lui a répondu sèchement : "il y a une ligne politique adoptée à l'écrasante majorité" par le bureau politique de l'UMP, "ce n'est pas la ligne de tel ou tel". Quant au contrat liant M. Buisson à l'UMP, Mme Kosciusko-Morizet - qui a travaillé avec lui "en bonne intelligence" quand elle était porte-parole du candidat Sarkozy - "le sait forcément" puisqu'il date de "2009" et qu'elle était alors "secrétaire générale adjointe" aux côtés de M. Bertrand, a-t-il martelé.
Copé : La présidence de l'UMP, "c'est une élection, pas une nomination !"
Quelques heures plus tard, M. Wauquiez - qui lui-même ne sera pas candidat - propose purement et simplement à M. Copé de... se retirer de la course pour éviter les "affrontements stériles" et de se ranger derrière M. Fillon, "le mieux placé" pour "rassembler" l'UMP. "Je suis convaincu que Jean-François Copé aura à coeur de mettre l'intérêt supérieur de notre famille politique avant tout (...) Avec ses qualités et son dynamisme, (il) a toute sa place" dans le rassemblement derrière M. Fillon, plaide-t-il.
Là aussi, la réplique de l'intéressé ne s'est pas fait attendre. Ironique. La présidence de l'UMP, "c'est une élection, pas une nomination !". "Il faut que chacun se détende quand même... C'est pas non plus dramatique tout ça... Une élection, c'est vrai, ça va obliger chacun à se présenter au suffrage des militants", a lâché M. Copé, alors que l'ex-Premier ministre est souvent accusé par ses détracteurs d'être un "héritier".
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