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Primaire à droite : les quatre enseignements de l'ultime débat avant le premier tour

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Les sept candidats de la primaire à droite sur France 2 pour le troisième débat, jeudi 17 novembre. (FRANCE 2 / FRANCEINFO)

A trois jours du premier tour, Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson, François Fillon et Bruno Le Maire ont échangé leurs arguments pendant plus de deux heures.

Les jeux sont presque faits. A trois jours du premier tour et à 24 heures de la fin de la campagne, les sept candidats de la primaire à droite se sont affrontés pendant plus de deux heures lors du troisième débat diffusé sur France 2. Alors que les courbes des sondages se resserrent et rendent le résultat de plus en plus incertain, les candidats ont tenté de faire la différence par leurs propositions. Franceinfo a retenu quatre choses de cet ultime débat décisif.

Un débat apaisé

Lors du deuxième débat de la primaire, le 3 novembre, nous avions dénombré pas moins de 35 piques entre les candidats, qui n'avaient cessé de s'invectiver. Mais au cours de ce nouveau débat, à seulement trois jours du premier tour, le ton fut bien plus cordial. Hormis quelques attaques à fleurets mouchetés de Nathalie Kosciusko-Morizet contre Nicolas Sarkozy ou Bruno Le Maire, les sept prétendants ont décidé de ne pas se livrer à un pugilat.

Pourquoi une telle retenue ? Peut-être ont-ils tenté d'imiter le style François Fillon, dont la posture au-dessus de la mêlée semble avoir séduit l'opinion. Autre explication : le verdict du premier tour approchant à grands pas, les candidats savent qu'ils devront bientôt appeler à voter pour tel ou tel concurrent, voire se ranger derrière l'un d'eux.

Un positionnement inchangé

Chaque candidat a conservé son couloir habituel pour cette dernière ligne droite avant le vote de dimanche. Alain Juppé est encore resté en retrait en adoptant sa position surplombante de favori des sondages. Son équipe lui avait pourtant conseillé de se mettre plus avant après les deux premiers débats. 

François Fillon a également suivi sa ligne directrice en évitant les polémiques, au profit du sérieux et de la maîtrise des dossiers. Un choix de constance qui lui semble profitable puisqu'il a été jugé le plus convaincant par une majorité de téléspectateurs, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois montré actif dans ce débat, alternant entre humour et colère froide. Comme lors des deux premières manches, il a égrené ses propositions et a tenté de défendre son bilan, notamment sur l'augmentation du minimum vieillesse et de l'allocation handicapé : "On n'a pas tout réussi, mais ça on l'a fait. On peut en être fier." 

Une nouvelle fois Bruno Le Maire a eu du mal à exister. Il est apparu emprunté, lisant un peu trop ses fiches. Nathalie Kosciusko-Morizet a comme toujours cherché à se démarquer en tentant notamment d'amener l'écologie dans le débat. 

Un peu moins en vue que lors des deux premiers débats, Jean-François Copé a quand même pris le temps de reprendre son refrain favori sur l'échec du bilan de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. Enfin, Jean-Frédéric Poisson a légèrement coulé dans ce dernier round avec des bourdes géographiques remarquées.

C'est parce que nous n'avons pas fait certaines réformes, que la gauche est passée.

Jean-François Copé

Un recyclage des idées

C'était le troisième débat, et les candidats ont parfois semblé tomber dans la facilité. Bien sûr, on n'attendait pas d'eux qu'ils annoncent de nouvelles propositions, trois jours avant le premier tour. François Fillon est ainsi revenu sur la suppression de 500 000 postes dans la fonction publique et Jean-François Copé sur le recours aux ordonnances.

Mais certains candidats ont carrément recyclé des formules ou des exemples déjà utilisés précédemment. Ainsi à propos de la réforme des rythmes scolaires, Nathalie Kosciusko-Morizet a critiqué les activités d'origami ou de zumba organisées dans les écoles, exactement comme lors du second débat. Bruno Le Maire a lui aussi entonné à trois reprises le refrain du renouveau.

Une animosité envers les journalistes

A plusieurs reprises, la tension est montée d'un cran entre les candidats et les journalistes. La question de David Pujadas au sujet des accusations de Ziad Takieddine sur un éventuel financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 a suscité l'ire de Nicolas Sarkozy"Vous n'avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison ?" a rétorqué l'ancien président.

C'est ensuite Bruno Le Maire qui s'est indigné face aux doutes exprimés par Jean-Pierre Elkabbach sur la capacité du député de l'Eure à accéder au second tour de la primaire.

Je suis candidat à la primaire, ça mérite tout simplement le respect de votre part, et je n'ai pas à recevoir de leçons de votre part sur ma candidature.

Bruno Le Maire

sur France 2

Enfin, François Fillon a critiqué la dernière séquence de l'émission, durant laquelle les candidats pouvaient s'adresser les uns aux autres : "C'est tout le problème de la conception que vous avez, de plus en plus, de ces débats, en terme de spectacle, pas en terme de fond."

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