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Que fera Nadine Morano en cas de victoire d'Alain Juppé à la primaire à droite ?

Sur franceinfo, la députée européenne n'a pas caché son inimitié pour le favori des sondages. En coulisses, elle serait même allée jusqu'à envisager de se présenter dans une candidature dissidente en cas de désignation d'Alain Juppé.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'eurodéputée Nadine Morano à Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 24 mai 2016. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Nadine Morano soutiendra-t-elle Alain Juppé en cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire à droite ? Selon les informations recueillies par franceinfo, il est possible d'en douter. La députée européenne, qui était invitée de franceinfo jeudi 10 novembre, aurait même confié à une collaboratrice de Jean-Michel Aphatie sa volonté de ne pas soutenir Juppé. Voire de se présenter à l'élection présidentielle en cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire...

"Grande manipulation médiatique"

Arrivée sur le plateau de franceinfo, Nadine Morano s'est montrée beaucoup plus prudente, ce qui a donné lieu à une passe d'armes avec Jean-Michel Aphatie. "On est dans une espèce de grande manipulation médiatique", a d'abord lancé Nadine Morano, sans répondre à la question d'un éventuel soutien à Alain Juppé si ce dernier était désigné par les militants.

L'eurodéputée a ensuite accusé les médias d'avoir un "chouchou" en la personne d'Alain Juppé. "Sachez, madame Morano, qu'Alain Juppé n'est pas le chouchou de franceinfo", a rétorqué le journaliste, avant de révéler à la fin de cet échange assez vif que, lors de la préparation de l'émission, Nadine Morano avait indiqué qu'elle dirait, dans cet entretien, qu'elle n'envisageait pas de soutenir Alain Juppé.

"Double discours"

Jean-Michel Aphatie revient pour franceinfo sur cet incident. Le journaliste explique d'abord que l'antenne avait choisi la veille de l'émission de modifier ses plans et de trouver un invité pour réagir notamment à l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. "Nadine Morano fait alors acte de candidature, en quelque sorte, en nous disant qu'elle était disponible et qu'elle trouvait l'élection de Donald Trump formidable", raconte Jean-Michel Aphatie. 

"Une fois qu'elle était invitée, elle a alors affirmé à ma collaboratrice qu'elle comptait annoncer qu'elle ne soutiendrait pas Alain Juppé", poursuit le journaliste. "Et ce matin, quand on en arrive au sujet, elle ne le dit pas". Agacé par ce retournement, le journaliste décide de le révéler à l'antenne : "Je me suis dit : cette responsable politique accuse les médias de manipulation, alors qu'elle-même tient un double discours, donc jouons la transparence et révélons tout."

"Marche arrière"

Sûre d'elle, la collaboratrice de Jean-Michel Aphatie répète à franceinfo les propos que lui aurait tenus Nadine Morano : "Elle m'a dit : 'Demain, j'annonce que si Juppé est choisi, je me présenterai face à lui à l'élection présidentielle.'" Si, depuis, la députée européenne a décidé de ne pas faire cette annonce, la collaboratrice de Jean-Michel Aphatie a son explication : "Ses collaborateurs m'ont fait comprendre que ce n'était pas le bon timing. Pendant l'interview, j'ai compris qu'elle ferait marche arrière."

Contactée par franceinfo, Nadine Morano nie en bloc cette version des faits et en livre une autre : "Il n'était pas question pour moi de faire une annonce. Si je devais le faire, je ne le ferais pas sur franceinfo, mais au 20 Heures de TF1 ou de France 2." L'ancienne ministre assure que la collaboratrice de Jean-Michel Aphatie lui a posé des questions sur son éventuel ralliement, mais qu'elle a refusé de s'exprimer sur le sujet. Pour prouver sa bonne foi, elle ajoute qu'elle s'est aussi entretenue avec Jean-Michel Aphatie et qu'elle ne lui a pas parlé d'une quelconque annonce.

"Je l'ai effectivement appelée hier pour détailler le déroulé de l'émission", répond le journaliste, "mais ce n'est pas très honnête de sa part de dire ça, parce qu'elle était en commission et qu'elle n'avait pas trop le temps de parler". Si le journaliste regrette désormais cette séquence, il se dit satisfait d'avoir pu reprendre Nadine Morano sur une supposée "manipulation des médias" : "En accusant le système médiatique d'avoir des favoris, on propage des fantasmes et on fait du poujadisme."

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