Les salons, passage obligé pour candidat à la présidentielle
Nicolas Sarkozy viendra-t-il au salon de la pêche sportive ? François Hollande est-il attendu au salon Form' et tôles ? François Bayrou aux 26èmes rencontres de la rhumatologie pratique ? Ou Marine Le Pen au salon Améliorer la relation donneurs d'ordre/sous-traitants dans le secteur industriel ?
N'allons peut-être pas jusque-là. Mais la prestation de Nicolas Sarkozy au salon des entrepreneurs, où il a vanté ses annonces sur la compétitivité, met l'accent sur l'une des maximes de toute campagne présidentielle qui se respecte : "celui qui excelle à vaincre ses adversaires politiques ne craindra pas d'arpenter les principaux salons de l'année", aurait pu écrire Sun-Tzu, s'il avait fait partie d'une équipe de campagne.
C'est ainsi que Nicolas Sarkozy n'aura pas l'exclusivité du salon des entrepreneurs. François Bayrou l'y marquera à la culotte. Il y était déjà en 2007. François Hollande en revanche s'y fera seulement représenter.
Tous les grands salons de l'année s'attendent à connaître cette affluence. "Une année électorale, c'est plus de travail ", confirme Bertrand Morisset, organisateur du salon du livre, "car il faut faire attention aux jets de tartes à la crème etc ", sourit-il. Il faut en effet veiller à la sécurité et au bon déroulement de la visite et aussi surveiller qu'il n'y ait "pas de mauvaise utilisation de l'image du salon ".
Les participants y trouvent toutefois aussi un intérêt, outre le fait que les visites génèrent des retombées presse : "un temps de salon, c'est un temps culturel mais aussi un temps d'apostrophes, un temps politique ", souligne Bertrand Morisset. Ainsi, au salon du livre, les candidats pourraient bien avoir à répondre aux questions que se posent les professionnels sur la TVA, le prix du livre et les enjeux de la librairie. François Hollande, cette fois, devrait y venir en personne. Nicolas Sarkozy, en tant que président de la République, en assure le haut patronage, mais contrairement à ses prédécesseurs, il n'y est jamais venu. Jusqu'ici.
Le plus courtisé sera sans doute l'immanquable salon de l'Agriculture, ses délices, ses croupes à tâter, mais aussi, plus sérieusement, ses nombreux problèmes agricoles. Et alors que l'Union européenne s'apprête à remettre la PAC sur la table, les interpellations risquent de tomber dru. Le salon est en effet une arme à double tranchant. S'il permet de faire passer des messages politiques sur des thèmes précis, s'il fait apparaître des candidats en prise avec les réalités, il comporte aussi tous les risques et imprévus du bain de foule. Nicolas Sarkozy en a fait l'amère expérience lorsque son altercation avec un visiteur du salon de l'Agriculture en 2008 a été largement diffusée.
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