Les socialistes boycottent les bancs de l’Assemblée
L'Assemblée a formellement bouclé cet après-midi l'examen du texte controversé sur la réforme du règlement du Parlement, en l'absence des députés de l'opposition qui ont déserté l'hémicycle la veille au soir pour protester contre le déroulement des débats. L'explication et le vote solennel sur le texte auront lieu le 27 janvier après les questions au gouvernement, a annoncé le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP). En 15 minutes, face aux bancs vides de la gauche, neuf députés UMP ont examiné et adopté le dernier article du projet de loi organique, qui met en place une procédure d'examen simplifié des textes de lois.
Fait inédit, la séance a été ouverte par une déclaration du Premier ministre, François Fillon, devant un hémicycle déserté dans sa partie gauche. Il a invité sans succès l'opposition à reprendre place dans l'hémicycle "pour défendre, comme c'est son droit, ses arguments et ses convictions."
La séance a été ouverte à 15H00 par le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, qui a été applaudi par les députés UMP. Les députés GDR (PCF et Verts), présents dans l'hémicycle, sont restés dans les allées d'accès aux bancs, décidant de ne pas s'y asseoir. Ils ont quitté l'hémicycle une fois leur question posée au gouvernement, "en solidarité" avec leurs collègues PS.
Pendant ce temps, les députés PS étaient rassemblés dans leur salle de réunion habituelle. Ils ont suivi à la télévision l'intervention de M. Fillon avant d'éteindre les postes. "Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas en séance que nous nous mettons en vacances. Nous travaillons sur le projet de loi logement", qui sera débattu la semaine prochaine en séance publique.
Dérive autocratique ?
Cette décision de boycottage a été prise dans la nuit de mardi à mercredi alors qu'était débattu l'article clef de la réforme de la procédure législative, qui encadre le droit d'amendement.
Le ton était monté après que le président de la commission des Lois, l'UMP Jean-Luc Warsmann, eut demandé l'application d'une procédure permettant d'abréger l'examen de l'article clef du texte relatif au droit d'amendement. L'article 13 prévoit d'attribuer aux groupes parlementaires un temps global de parole pour chacun des débats importants afin de limiter les possibilités d'obstruction.
Si la majorité parle de "programmation du temps législatif", l'opposition parle de "temps guillotine" et accuse l'exécutif et son gouvernement de vouloir la "bâillonner". Plusieurs députés socialistes s'étaient alors regroupés au pied de la tribune aux cris de "Démocratie, Démocratie" avant de chanter la Marseillaise et de réclamer la démission du président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer.
Caroline Caldier avec agences
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