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Les syndicats craignent que la hausse de la TVA étrangle les foyers modestes

"Dangereuses", "injustes", "inadaptées", les syndicats sont montés au créneau après les annonces faites par Nicolas Sarkozy dimanche 29 janvier. Ils dénoncent notamment la hausse de la TVA qui risque de peser avant tout sur les foyers modestes.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy a annoncé dimanche 29 janvier une hausse de la TVA et de la CSG (AFP)

"Dangereuses", "injustes", "inadaptées", les syndicats sont montés au créneau après les annonces faites par Nicolas Sarkozy dimanche 29 janvier. Ils dénoncent notamment la hausse de la TVA qui risque de peser avant tout sur les foyers modestes.

Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT a jugé sévèrement les propositions avancées par Nicolas Sarkozy dimanche. "Les mesures annoncées sur les questions d'emploi et d'efficacité de l'économie française ne sont pas adaptées, réagit-il. Elles sont inefficaces, précipitées et injustes".

"La proposition d'augmenter la TVA va peser sur tous les ménages et surtout sur les ménages les plus modestes. Dans le même temps, on n'a aucune certitude sur ce que les employeurs vont faire des allègements de charges qui en résultent".

Concernant les accords compétitivité-emploi, "nous prenons acte du fait que le gouvernement saisisse les partenaires sociaux et nous attendons de voir ce que sera le contenu de la lettre de François Fillon". Toutefois, "nous sommes inquiets des propositions du président qui laisse entendre que ces accords pourraient ne pas respecter la loi voire être un outil pour se débarrasser des 35 heures".

L'enjeu de la compétitivité "doit faire l'objet d'un réel dialogue social. On a des doutes sur la capacité de créer un nouveau cadre national interprofessionnel dans les deux mois", ajoute M. Grignard.

"Nous sommes très favorables au développement de l'apprentissage mais nous rappelons que le gouvernement et les partenaires sociaux viennent de décider en juillet dernier un nouveau cadre (...) Nous ne croyons pas trop au changement permanent des règles".

Philippe Louis, président de la CFTC, s'est dit "persuadé que la hausse de la TVA va peser sur le pouvoir d'achat des Français". "La politique familiale, c'est une compensation de salaire entre ceux qui ont des enfants et ceux qui n'en ont pas, pour nous ça fait partie intégrante du salaire. Le financement de la politique familiale doit reposer sur les salaires".

Sur les accords compétitivité-emploi, "on négociera, il n'y a pas de problème". "Le problème c'est la contrepartie emploi, les promesses on n'a pas trop de mal à les obtenir, par contre la tenue des promesses, c'est beaucoup plus compliqué".

Par ailleurs, de tels accords remettent "complètement le droit du travail en cause, c'est aussi un changement fondamental qui est relativement dangereux à notre avis".

Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa : la hausse de la TVA et de la CSG "allégera principalement les entreprises", et "les consommateurs, au premier rang desquels les ménages populaires, paieront l'essentiel de la facture". Avec les "accords compétitivité-emploi", "les dérogations dans l'entreprise à la loi et aux conventions collectives deviendraient la règle".

"Prétendre renforcer la compétitivité via la réduction du coût du travail et l'augmentation de la flexibilité est une vision réductrice et dangereuse".

Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) : "J'ai trouvé au moins deux ou trois annonces qui me satisfont grandement".

Le "financement de la protection sociale qui pour la première fois ne sera plus assis en totalité sur les salaires" et se traduira par "une baisse du coût du travail". C'est "essentiel et "le mouvement est pris" même "si c'est sans doute un petit peu moins important que ce que l'on aurait souhaité".

Jean-François Roubaud a salué aussi "l'augmentation du coefficient d'occupation des sols de 30% qui va relancer le logement, faire baisser les prix et faire travailler les entreprises du bâtiment qui en ont bien besoin".

Interrogé sur les pactes compétitivité-emploi, il a répondu que "ça concerne essentiellement les grandes entreprises" mais assuré qu'il encouragerait aussi la conclusion de tels accords dans les PME.

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