Ma voix compte : Alicia, jeune maman et agent de nettoiement, n'arrive pas à se projeter

"On nettoie l’espace public, on essaye de rendre au mieux la ville propre en enlevant tout ce qui est visuel. Après on a du soufflage, du lavage et du désherbage". Alicia Chapeau est agent de nettoiement à Nantes (Loire-Atlantique). Elle déplore que les citoyens ne fassent pas d’effort pour maintenir un certain niveau de propreté malgré les équipements mis à disposition. "Avant de travailler à Nantes je ne me rendais pas compte du nombre de déchets. C’est affolant. (…) Ils jettent devant nous et nous demandent de ramasser. On est un peu pris pour des chiens par certains", regrette-t-elle. 

"En tant que jeune adulte dans la société, c’est compliqué de joindre les deux bouts et de finir les mois avec un compte en banque dans le positif", souligne Alicia. Résidante en campagne, elle n’a pas d’autre choix que d’utiliser sa voiture pour se rendre au travail : "Je fais un plein d’essence de 75 euros toutes les semaines et demi à peu près. Je suis presque à 300 euros d’essence par mois".

Un avenir encore trop flou

Titulaire d’un BEP et d’un bac sanitaire et social, elle a travaillé quelques années au CHU. Son métier actuel la sensibilise d’autant plus aux problématiques liées à l’environnement : "Depuis que je suis maman, c’est encore plus présent dans mon esprit. Il faut qu’on laisse quelque chose de propre aux enfants de maintenant". Si elle se dit prête à voter, quelques doutes persistent. "Dans le contexte actuel, c’est compliqué de faire des choix et de penser à son avenir. On ne sait même pas ce qu’on va pouvoir faire dans six mois", indique Alicia. Pour l’heure, elle ne sait pas encore vers qui son vote se dirigera, tout est encore trop "vague", selon elle. "Mes parents nous faisaient plaisir en faisant des sorties, en nous offrant des jouets. Maintenant c’est compliqué même si j’essaye d’aller au moins cher. Je ne sais pas trop dans quel avenir mon fils va grandir", s'inquiète-t-elle.