Manuel Valls reproche à Claude Goasguen son passé à l'extrême droite : dit-il vrai ?
L'appartenance du député de Paris à Occident a été pointée du doigt à l'Assemblée. Une appartenance qu'il a toujours démentie. Francetv info a interrogé un spécialiste de ce mouvement d'extrême droite de la fin des années 1960.
Incident à l'Assemblée nationale. Furieux d'une remarque de Manuel Valls visant leur collègue parisien Claude Goasguen, la quasi-totalité des députés UMP a quitté l'hémicycle, mardi 25 février, en pleine séance de questions au gouvernement. "Monsieur Goasguen, vous en venez, vous, de l'extrême droite", a lancé le ministre de l'Intérieur au député de Paris, alors qu'il répondait à une question de l'opposition sur les violences de samedi à Nantes lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes.
"Chacun peut avoir ses erreurs de jeunesse", a renchéri plus tard le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, affirmant que Claude Goasguen avait appartenu au mouvement d'extrême droite Occident à la fin des années 1960 durant ses années étudiantes.
A la fin des questions au gouvernement, le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a protesté contre des "propos ignobles, inacceptables, incompatibles avec les fonctions de M. Valls". Et de demander des excuses au chef du gouvernement. Qu'en est-il vraiment des accusations de Manuel Valls vis-à-vis du passé de Claude Goasguen ?
Claude Goasguen nie son appartenance à Occident
"Je n'ai jamais été membre d'Occident, contrairement à des proches comme Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Devedjian, mais président de la Corpo d'Assas [syndicat étudiant de droite]", a rétorqué, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Claude Goasguen. "Etant alors partisan de l'Algérie française, j'ai soutenu Jean-Louis Tixier-Vignancour [candidat d'extrême droite]. Mais tous ceux qui défendaient l'Algérie française n'avaient pas une démarche d'extrême droite." "M. Valls perd les pédales !", s'est exclamé le député UMP.
Des liens manifestes, selon un spécialiste
"Claude Goasguen a toujours nié avoir appartenu à Occident", explique à francetv info Frédéric Charpier, journaliste d'investigation et auteur de Génération Occident, de l'extrême droite à la droite, aux éditions du Seuil. "Il n'y a pas de certitudes absolues sur son statut précis dans Occident car, à partir d'un moment, les registres des dirigeants n'ont plus été tenus", indique ce spécialiste du mouvement.
"En revanche, il existe différents documents périphériques, dont des courriers, qui attestent du rôle de Claude Goasguen au sein du mouvement d'extrême droite. Il a notamment joué un rôle important dans les années 1966-1967 dans l’infiltration des milieux étudiants par Occident, en particulier à Sciences Po. Ses liens avec Occident sont manifestes", affirme Frédéric Charpier. Le journaliste précise qu'à la sortie de son ouvrage consacré au mouvement, en 2005, "Claude Goasguen s'est contenté de nier mollement, mais il n'a pas porté plainte".
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