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Marine Le Pen peut-elle garder la dynamique de la présidentielle pour les législatives ?

Eliminée du premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen prépare déjà les législatives du mois de juin. Elle espère garder sa dynamique présidentielle afin de prendre à l' UMP le leadership de l'opposition à la gauche. Analyse.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Marine Le Pen, hier soir, à Paris (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Eliminée du premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen prépare déjà les législatives du mois de juin. Elle espère garder sa dynamique présidentielle afin de prendre à l' UMP le leadership de l'opposition à la gauche. Analyse.

Et Marine Le Pen danse au milieu de ses militants sur le tube des Rita Mitsouko: Marcia Baila. Un air entraînant mais aux paroles tristes qui évoquent le cancer d'une danseuse.

L'exemple de 2002

Que doit retenir le FN de cette soirée ? Les paroles ou la musique ? Traduction politique: que peut espérer le parti de Mme Le Pen pour les législatives ? Une confirmation du vote présidentiel ou une déperdition comme en 2002 ?

A l'époque, après les 16,8 % de Jean-Marie Le Pen le 22 avril, le FN n'avait réalisé que 12% des voix. Et surtout, la centaine de triangulaires annoncée par les observateurs s'était réduite comme peau de chagrin. 9 seulement au final.

Pendant la campagne électorale, Bruno Gollnisch le reconnaissait devant les journalistes. "L'inversion du calendrier présidentielle/législatives ne nous arrange pas. Nous étions plus fort quand les législatives étaient des élections de mi-mandat entre deux présidentielles", expliquait l'ancien dauphin de M. Le Pen.

Les militants du FN ont toujours en mémoire les législatives de 97 et les régionales de 98, où le parti avait fait battre la droite en se maintenant au second tour.

Appel à l'abstention

Bref, le FN semble plus fort quand la gauche est au pouvoir. De là, à penser que Mme Le Pen souhaite très fort la victoire de François Hollande, il n'y a qu'un pas qu'elle ne pourra pas franchir publiquement. Lors de son défilé du 1er mai, elle devrait ne donner aucune consigne de vote.

Mais ce matin, ses lieutenants sur les plateaux de télé établissent les mêmes éléments de langage : tenter de se subsituer à Nicolas Sarkozy comme leader de l'opposition à la gauche. Un projet de long terme

Car, à court-terme, la candidate va devoir gérer une contradiction. Son électorat pourrait se reporter en majorité au second tour pour Nicolas Sarkozy. Cet électorat, il lui faudra le retrouver pour les législatives.

Dans cette perspective, dans son équipe, certains estiment que c'est plutôt une bonne chose qu'elle ne soit pas qualifiée au second tour, ne suscitant pas, un rejet massif de l'opinion contre elle comme son père en 2002.

Des duels préférables à des triangulaires

Ce score de 18% est présenté comme un victoire symbolique parce qu'elle dépasse le chiffre de son père en 2002. Mais, il est en deçà de ses espérances du début de campagne. Sera-ce suffisant pour garder une dynamique ?

Plutôt que des triangulaires, ce sont des duels avec des candidats socialistes que souhaite provoquer le FN. Afin de faire exploser l'UMP par la base et non le sommet, en obligeant ici et là chaque candidat dans les circonscriptions à se prononcer et multipiant ainsi les prises de position contradictoires.

Là est l'enjeu, plus que le nombre d'élus au palais Bourbon, même si celui-çi validerait la portée de la stratégie adoptée. L'état-major va analyser finement les résultats locaux avant de fixer un objectif chiffré. Mais ce n'est pas le plus important. A une exception près: Marine Le Pen.

Elle sera candidate dans la circonscription d'Hénin Beaumont, où elle a abtenue 35% des voix hier. Elle a des chances réelle d'être élue à l'Assemblée. Un choc symbolique mais qui à lui seul ne suffirait pas.

En 2007, François Bayrou avait obtenu 18% et terminait en troisième homme, comme Marine Le Pen aujourd'hui. On connaît la suite....pour le président du MoDem.

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