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#Franceinfotour Denain, terre frontiste où on ne cache pas son amertume

Jusqu'au deuxième tour de la présidentielle qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, franceinfo fait entendre la voix des électeurs. Après Rouen, la deuxième étape à Denain.

Article rédigé par franceinfo
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Devant la friche de son ancienne usine, Bernard Ethuin, ex-syndicaliste CGT d'Usinor de Denain, explique l'impact qu'a eu la fermeture du site.  (CHARLOTTE MATTOUT / RADIO FRANCE)

Après Rouen, jeudi 27 avril, le #franceinfotour a posé ses valises à Denain (Nord) pour comprendre le vote du premier tour de la présidentielle et cerner les choix du second tour, auprès des électeurs.

>>> VIDEO. Présidentielle: à Denain la socialiste, tous derrière Marine ?

Dans cette ville proche de Valenciennes, dimanche 23 avril, Marine Le Pen a recueilli 40,03% des voix. Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 25,7% de suffrages et 13,34 des voix se sont portées sur Emmanuel Macron. Qu'attendent les Denaisiens de la présidentielle ? Iront-ils aux urnes ? Sur quel candidat se portera leur choix ? Respecteront-ils les consignes de vote de leur parti favori ? Réponse en images.

Devant l'ancien site Usinor, le combat contre le capitalisme

Bernard Ethuin a milité à la CGT chez Usinor à Denain, jusqu'à la fermeture du site sidérurgique au début des années 1980. "Un homme qui vit est un homme qui lutte", déclare-t-il à franceinfo. Au second tour de la présidentielle, c'est un futur combat qu'il choisit, en préférant combattre le capitalisme plutôt que ce qu'il voit comme le capitalisme associé au fascisme.

Les "illettrés" pas digérés, les migrants pas les bienvenus

A Denain, devant une grande surface, pour le second tour, le choix des électeurs se porte souvent sur la candidate du Front national. Un habitant de Douchy-les-Mines explique à franceinfo ne pas avoir digéré les propos d'Emmanuel Macron qui avait qualifié "d'illétrés" les salariés des abattoirs Gad en Bretagne. "J'ai été à l'école, je sais lire. J'ai obtenu le diplôme que je voulais dans l'enseignement professionnel que j'ai choisi (...) Tout le monde est capable de s'en sortir. Il ne faut pas rabaisser les gens" dit-il. 

Un ancien salarié de PSA, fils de communiste qui ne cache son amour pour le Front National se dit "étonné" que Marine Le Pen n'ait pas obtenu plus que 40% des voix. Il juge qu'aujourd'hui "on ne pense plus à la France, aux Français". Et il ajoute au micro franceinfo: "On fait venir des étrangers. Qu'est-ce qu'on va leur donner, c'est encore nous qu'on va payer."

Dans la rue commerçante de Denain, on pleure les industries disparues

Monique, gérante de la parfurmerie et mémoire de la ville. "Quand je suis arrivé il y a 35 ans, il y avait 60 commerces qui ont disparu" déplore-t-elle en évoquant le niveau de chômage important dans le secteur. "Il n'y a plus d'industrie : ça a commencé  par la fermeture des mines, ensuite Usinor et les acieries. Puis tout le textile qu'on a perdu" explique la commerçante. 

 

"Il fallait faire venir des entreprises avec les emplois de demain" Monique, gérante de parfumerie à Denain

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