Martine Aubry a appelé lundi matin sur Inter à "faire barrage à la droite et à l'extrême-droite" en Languedoc Roussillon
Ces propos de la première secrétaire du PS peuvent passer pour un soutien au président sortant Georges Frêche, arrivé largement en tête au premier tour des régionales avec 34,28% des suffrages, contre 7,74% à la candidate officielle du Parti socialiste Hélène Mandroux.
Le candidat UMP, Raymond Couderc, arrive loin derrière avec 19,63% des voix.
L'eurodéputé PS Vincent Peillon a été plus loin lundi en appelant les électeurs de gauche de Languedoc-Roussillon à "voter Georges Frêche" au 2e tour. Il a fait valoir que même si M. Frêche n'était plus au PS, il y avait derrière lui "quasiment tous les socialistes de la région". Alors qu'on lui demandait s'il souhaitait "un geste" de la première secrétaire du PS Martine Aubry en sa faveur, il a répondu: "je souhaite qu'elle le fasse et que l'ensemble des socialistes" se prononcent "très clairement".
Plus alambiquée, la position du député-maire de Bègles, Noël Mamère (Verts), qui a demandé "de faire obstacle à Georges Frêche", sans "faire le jeu de la droite".en Languedoc-Roussillon sans "faire le jeu de la droite". Invité à préciser ce que signifiait sa position pour le 2e tour, il a indiqué que c'était au candidat Europe-Ecologie de la région (Roumégas éliminé au premier tour) de définir une position pratique. Ce dernier a indiqué que comme "il n'y a pas de risque de victoire de l'UMP ou du Front national, nous ne donnons aucune consigne de vote".
M. Frêche, contre lequel le PS avait investi le maire de Montpellier Hélène Mandroux après ses propos controversés sur Laurent Fabius, arrive en tête dans les 5 départements de la région, dépassant même les 40% dans l'Aude.
Le FN, conduit par France Jamet, totalise 12,67% des voix. Tous les sondages l'avait donné sous les 10%.
Aucune des autres listes n'a dépassé les 10%, seuil nécessaire pour se maintenir. Un coup de tonnerre dans cette région où trois listes de gauche, anti-Frêche, se présentaient devant les électeurs avec le projet de se rassembler au second tour: celles du PS, d'Europe Ecologie et du Front de gauche/NPA. Le score d'Hélène Mandroux (7,74%) apparaît même comme un désaveu de la stratégie du Parti socialiste dans cette région.
Le PS avait décidé d'engager un bras de fer avec Georges Frêche "au nom des valeurs de la gauche", passant outre le vote des militants locaux. Ceux-ci, début décembre, avaient plébiscité Georges Frêche pour conduire leurs listes. Le PS a exclu les 58 socialistes présents sur les listes de Frêche, ce qui a attisé la colère des militants de la région. Même dans sa ville, la maire de Montpellier Hélène Mandroux subit un cuisant revers: elle obtient 11,36% alors que Georges Frêche dépasse les 40%.
Le score d'Europe Ecologie (9,12%) est une cruelle désillusion pour cette formation qui se préparait depuis plus de six mois à ce scrutin et tablait sur la dynamique des européennes pour réaliser un bon résultat. En juin 2009, José Bové avait totalisé plus de 15% des suffrages en Languedoc -Roussillon. Europe Ecologie et le PS doivent se mordre les doigts de n'avoir pu mener à bien des négociations destinées à sceller une union dès le premier tour.
Europe Ecologie a annoncé qu'elle ne donnait aucune consigne de vote pour le second tour en Languedoc-Roussillon.
Le second tour offrira donc dimanche prochain une triangulaire. Si Georges Frêche semble bien parti pour conserver la région, son challenger UMP, qui a appelé à un "sursaut républicain" ne s'avoue pas vaincu, malgré un handicap de quelque 130.000 voix par rapport au président sortant. "Avec ce résultat, tout est possible au second tour", a assuré le sénateur-maire de Béziers, Raymond Couderc. .
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