"Faites mieux le 16 octobre" : avec un tweet évoquant la Révolution française, Jean-Luc Mélenchon révèle les divisions au sein de la Nupes
Le chef de file de la France insoumise a comparé, dans un tweet, la "marche contre la vie chère" organisée par la gauche, le 16 octobre prochain, à un épisode de la Révolution française.
Jean-Luc Mélenchon appelle à faire mieux que les Sans-culotte : un tweet du leader des Insoumis fait polémique, en évoquant, jeudi 6 octobre dans la soirée, la manifestation prévue le 16 octobre contre la vie chère. Il appelle à "marcher comme les révolutionnaires de 1789, qui ont ramené de force le roi, la reine et le dauphin de Versailles à Paris".
Le 6 octobre 1789, dans les premiers mois de la Révolution française, une marche de femmes partie de Paris vers le château de Versailles aboutissait au retour contraint du roi Louis XVI et de sa famille dans la capitale. Jean-Luc Mélenchon appelle les manifestants de la mi-octobre à "faire mieux".
Le 5 et le 6 octobre 1789 les femmes marchent sur Versailles contre la vie chère. Elles ramènent le roi la reine et le dauphin de force à Paris sous contrôle populaire. Faites mieux le 16 octobre.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 6, 2022
Un tweet qui a fortement déplu au patron du Parti socialiste, Olivier Faure, qui le fait savoir. "Là Jean-Luc tu peux faire mieux, écrit ainsi le député de Seine-et-Marne en réponse au message envoyé quelques heures plus tôt par l'ex-candidat LFI à la présidentielle. La provocation n'est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n'y a plus ni roi ni reine. Nous n'aurons ni pique ni fourche. Notre mobilisation sera non violente et sa force c'est son message : la justice contre le désordre social."
Là Jean Luc tu peux faire mieux. La provocation n’est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n’y a plus ni roi ni reine. Nous n’aurons ni pique ni fourche. Notre mobilisation sera non violente et sa force c’est son message : la justice contre le désordre social. https://t.co/rhIrU0ivok
— Olivier Faure (@faureolivier) October 6, 2022
Pour ceux qui me demandaient pourquoi je ne soutiens pas #Melenchon comme leader de la gauche.
— Rachid Temal (@RachidTemal) October 6, 2022
Après la « Police tue », Corbyn, Taïwan, Ukraine, Ouïghours…et tant qu’autres …une nouvelle raison.
Je condamne ces propos.
La haine et la violence, ce n’est pas la gauche ! https://t.co/eFdwEAUb05
"Appel à la violence sociale"
Vendredi matin, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a accusé Jean-Luc Mélenchon de "dépasser les bornes" avec son "appel à la violence sociale" a répété plusieurs fois le ministre, avant d'ajouter l'adjectif "déguisé" car, selon lui, l'ancien candidat à la présidentielle "pourra toujours dire: c'est pas ce que je voulais dire". "Ce n'est pas la première fois qu'il dépasse les bornes, il est tout le temps dans l'outrance", a-t-il estimé en saluant une "désolidarisation" de la part "de partis plus traditionnels au sein de la Nupes", notamment celle du patron du PS Olivier Faure. "Le droit de manifester est constitutionnel, on le respecte, on l'accompagne, mais les appels masqués ou directs ou indirects à une forme de violence sociale, c'est irresponsable, encore plus de la part d'un responsable politique", a insisté le ministre.
Le tweet de l'Insoumis n'est pas sans rappeler aussi les appels de Donald Trump à marcher sur le Capitole il y a un an et demi, s'inquiètent ainsi certains. De quoi conforter ceux qui jugent qu'il se situe définitivement en dehors de l'arc républicain. Pour Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée, "appeler les Français à l'usage de la force contre un pouvoir non pas de droit divin mais légitimement élu est une honte". Et Jean-Luc Mélenchon "définitivement discrédité".
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