Présidentielle 2022 : cinq séquences à retenir de l'interview de Michel Barnier dans "20h22" sur France 2
Le candidat à la primaire Les Républicains était l'invité, mardi soir, du journal télévisé. Il a notamment évoqué ses parrainages pour l'investiture, Eric Zemmour ou encore la politique migratoire de l'Union européenne.
Candidat à l'investiture Les Républicains pour l'élection présidentielle 2022, Michel Barnier est en lice pour la primaire fermée du parti, qui se tiendra le 4 décembre. L'ancien négociateur de l'Union européenne sur le Brexit et ancien commissaire européen était l'invité de France 2, mardi 2 novembre, dans la séquence "20h22"du journal de 20 heures. Voici ce qu'il fallait retenir de son interview.
>> REPLAY. L'interview de Michel Barnier dans "20h22", mardi 2 novembre
Primaire LR : plus de 700 parrainages recueillis
Interrogé sur le nombre de parrainages qu'il a recueillis pour la primaire des Républicains, Michel Barnier a affirmé avoir réuni "entre 700 et 720" signatures de soutien à sa candidature pour la course à l'investiture, soit bien plus que les 250 qui étaient nécessaires. "Ce qui est important, a-t-il affirmé, c'est que des élus, très nombreux, de 80 départements, de métropole et d'outre-mer, me soutiennent". Il a aussi souligné sa fidélité à son parti, même s'il a été épinglé pour ne pas avoir réglé sa cotisation en 2019 : "Je suis dans cette famille depuis toujours, j'ai adhéré à 15 ans au mouvement gaulliste".
Une pique contre Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ses principaux rivaux pour le congrès LR, qui étaient partis puis ont repris récemment leur carte du parti en vue de la primaire, où seuls les adhérents votent.
Eric Zemmour : "Je n'ai rien à voir avec cette personne"
"Monsieur Zemmour est un polémiste, un écrivain, un chroniqueur qui fait la promotion de son livre. Moi, cela ne m'intéresse pas de parler de lui", a déclaré l'ancien député de Savoie, qui se présente comme le candidat de la "'serénité". Avant de préciser : "Je n'ai rien à voir avec monsieur Zemmour. La manière qu'il a de mettre à égalité le général de Gaulle et le maréchal Pétain est absolument scandaleuse. Je n'ai rien à voir avec cette personne. Quand les thèses d'extrême droite l'emportent, c'est souvent que les autres sont faibles, c'est aussi quelque chose qui conduit toujours à des affrontements (...) Notre pays est plein de ruptures, de tensions, de stigmatisations, on n'a pas besoin de plus, on en a assez. Ce n'est pas en ajoutant de l'agressivité à l'agressivité qu'on va résoudre les problèmes de la France".
Immigration : "mettre à plat les procédures" européennes
Sur le sujet de l'immigration, l'ancien commissaire européen a estimé que s'accumulait, au niveau de l'Etat français comme de l'Union européenne, "une jurisprudence favorable aux étrangers et ne permettant pas de prendre les mesures que nous devons prendre". Il a dit vouloir, "pendant trois à cinq ans, que nous puissions mettre à plat toutes les procédures qui ne fonctionnent pas, traiter cette question avec humanité, mais avec rigueur, et enfin, arrêter ce flux d'immigration clandestine. Faire le signal que tout le monde ne peut pas venir en France, que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde".
Il a également déclaré vouloir "négocier avec les pays européens voisins une vraie politique d'immigration, mettre dans les traités ce qui manque, et négocier avec les pays d'émigration" le maintien des personnes renvoyées dans leur pays d'origine. Selon lui, "23% des détenus dans les prisons françaises sont des étrangers, qu'il faut expulser." Le chiffre vient de l'Observatoire international des prisons (au 1er janvier 2020), qui relève "deux raisons majeures pour expliquer ce phénomène. La première tient au fait que les personnes étrangères sont essentiellement issues des classes sociales les plus pauvres, elles-mêmes sur-représentées dans l'espace carcéral. La seconde est à rechercher du côté des réflexes judiciaires constatés à leur égard".
Dette : "Elle a considérablement augmenté"
Michel Barnier a mis en cause la politique d'Emmanuel Macron sur les équilibres budgétaires. "Nous sommes à près de 3 000 milliards de dettes, qui a considérablement augmenté, pas seulement à cause du Covid-19. il faudra une trajectoire plus vertueuse et inversée", a-t-il asséné. Mais il a refusé de suivre la surenchère de son camp sur la suppression du nombre de fonctionnaires. "Vous ne m'entendrez pas dire qu'il faut supprimer à la hache ou au rabot des postes de fonctionnaires. Derrière ces chiffres, il y a des femmes et des hommes qu'il faut respecter."
➡️Programme dépensier ?
— Info France 2 (@infofrance2) November 2, 2021
« Il faudra trouver une trajectoire plus vertueuse mais je ne supprimerai pas au rabot des postes de fonctionnaires.»
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Chasse : "Les mesures proposées par les écologistes sont punitives"
Bien que se disant non-chasseur, Michel Barnier a défendu la pratique. "La chasse est une passion pratiquée par des millions de Français, qui sont sérieux et connaissent bien la nature. Ce sont des gens qui ont le sens de la convivialité, qui ont des traditions", a-t-il argumenté. "On doit préserver cette passion et l'encadrer. Les mesures aujourd'hui proposées par les écologistes sont des mesures punitives. Je ne vais pas laisser l'écologie aux Verts. Je veux une écologie humaniste et concrète, en particulier pour préserver le nucléaire, mais aussi développer d'autres énergies. Je suis contre l'éolien, assez clairement. Je suis favorable à un plan solaire, à l'hydrogène."
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