Nicolas Sarkozy a "entendu le message" de dimanche et continue les réformes
Pas question pour Nicolas Sarkozy d'arrêter les réformes à mi-mandat. Le chef de l'État veut garder le cap."Arrêter maintenant ce serait ruiner les efforts accomplis", affirme le président de la République. Selon lui, "la crise a empêché de voir les effets positifs de tout ce qui a été accompli".
Dans cette allocution d'une quinzaine de minutes, le président de la République a passé en revue la plupart des grands thèmes. A commencer par le financement des retraites. Sur ce dossier hautement sensible, il promet une réforme "avant six mois " tout en expliquant vouloir donner "le temps qu'il faut à la discussion avec les partenaires sociaux".
Nicolas Sarkozy a également adressé un message aux agriculteurs, en proie à de fortes difficultés économiques en ce moment. " Je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d’accepter le démantèlement de la Politique agricole commune".
Le chef de l'État a confirmé le report de la taxe carbone : "je subordonne la création d’une taxe carbone intérieure à une taxe aux frontières qui protègerait notre agriculture et notre industrie contre ceux qui continuent à polluer sans vergogne".
- Revoir l'allocution du président de la République :
Evénement - Discours de Nicolas Sarkozy
envoyé par publicsenat
Les réactions au discours du chef de l'Etat
Pour Pascal Perrineau du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Science Po, il s'agit d'un discours de mi-mandat qui a permis à Nicolas Sarkozy de "rappeler les principes du contrat présidentiel de 2007". Pascal Perrineau souligne que le chef de l'Etat " justifie encore le principe de l'ouverture qu'il avait mis en place dès 2007 ".
Selon l'économiste Marc Touati, Nicolas Sarkozy fait face à un dilemme et il est "pris au piège" par le message adressé par les Français dimanche qui est de dire " il faut augmenter les dépenses publiques". Marc Touati également choqué par la position du chef de l'État prêt à aller à une crise avec l'Europe sur la question agricole.
Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP salue, sans surprise, le "sang-froid" et la "grande sérénité" du président de la République. Dominique Paillé heureux aussi que le chef de l'État ait réaffirmé les principes, comme la laïcité, sur lesquels il veut "veiller".
L'opposition est, sans surprise là non plus, beaucoup plus circonspecte.
_ Pour le député socialiste Michel Sapin, Nicolas Sarkozy est " complètement en dehors des réalités ". "Il s'adresse à quelques catégories dont il a eu le sentiment qu'elles lui avaient manqué électoralement. Il ne s'adresse plus aux Français et il ne parle plus des vrais sujets" explique l'ancien ministre de l'Economie.
Le député européen d'Europe-Écologie Yannick Jadot dénonce lui un président en pleine contradiction qui " propose des à coups et de l'immobilisme. Sur la taxe carbone, c'est un enterrement ".
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.