Nicolas Sarkozy défend son bouclier fiscal
Le moins que l'on puisse dire c'est que le chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots. Alors que même au sein de sa majorité cette mesure fiscale est jugée injuste en période de crise, Nicolas Sarkozy a voulu rappeler ses troupes à l'ordre.
Remettre en cause le bouclier fiscal serait une " grande erreur '', a-t-il averti. "La France doit accueillir les investissements, garder des unités de production, ne pas faire fuir toutes les personnes qui ont de l'argent à dépenser'', a-t-il déclaré lors de son déplacement à Ornans (Doubs).
"Je ne veux pas enrichir Monaco, la Suisse ou l'Autriche'', a aussi dit le président de la République qui a mis en avant l'exemple de l'Allemagne, "notre principal concurrent'', qui dispose d'un système similaire.
" Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts '', a aussi rappelé l'ancien candidat du pouvoir d'achat à l'adresse de sa majorité. Prenant à partie les salariés d'Alstom devant lesquels il prononçait son discours, le chef de l'Etat a demandé: En cas de hausse des impôts, "qui en souffre? Pas ceux dont on augmente les impôts et qui s'en vont, mais ceux qui restent et qui n'ont plus de travail''.
_ A travers cette mise au point, Nicolas Sarkozy visait d'abord le député UMP René Couanau et le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Pierre Méhaignerie, qui veulent revenir sur cette mesure fiscale qui limite à 50% des revenus les impôts des contribuables.
Il a ironisé au passage sur la solidité de la "colonne vertébrale" de "certains de mes amis", ajoutant : "On dirait qu'il y a des grosses vagues. Il y en a qui ont l'impression d'avoir le mal de mer avant d'avoir le mal de mer !".
Pour le chef de l'Etat, la suppression des premières tranches de l'impôt sur le revenu, annoncée lors du sommet social de la mi-février, aura des effets plus positifs "que d'imaginer d'aller refaire une tranche supérieure" de ce même impôt.
Pas sûr qu'à deux jours d'une nouvelle grande journée de manifestations, cette mise au point passe bien dans l'opinion. D'autant que Nicolas Sarkozy n'avait pas l'air à l'aise sur le sujet : il a pris soin
d'éviter les questions des journalistes sur ce sujet.
Anne-Laure Barral, avec agences
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